Fantine D’Avignon: Évolution à Paris

Mes chers lecteurs,


C’est un nouveau jour à Paris. Au moment où vous lirez mes mots, une autre journée aura commencé depuis que je vous ai écrit à tous, mes chers lecteurs. À chaque nouvelle aube qui émerge à Paris, elle est accueillie favorablement par les citoyens de la ville. Chaque nouveau jour s’accompagne d’une genèse de changement et d’évolution visible sur nos propres boulevards parisiens, tant à travers l’homme ordinaire que les plus grands esprits parisiens.
Cependant, les possibilités de changement sont enivrantes. Les Parisiens sont d’abord victimes du jeu d’échecs revigorant des ragots qui proviennent non seulement de l’inconnu, mais aussi, intensément, de ce qui est connu. Le changement par rapport à notre normalité nous engloutit. Positif ou négatif, peu importe sa taille, il nous oblige à changer avec lui.
Mes pensées commencent ici. Je trouve que le mot changement est plutôt chargé négativement au sein de notre société. Je crois que l’évolution résume de manière plus factuelle ce qui se passe réellement que le mot changement. À première vue, le changement n’est pas simplement accepté, mais adopté. Pourtant, le changement se heurte souvent à d’incroyables résistances. Ceux qui vantent et revendiquent le changement sont souvent ceux qui s’y opposent le plus.
On peut soutenir que ce qui se passe à Paris, et bien sûr dans le monde entier, n’est pas un changement. C’est une évolution. Le changement est l’acte de devenir différent, tandis que l’évolution est un processus graduel d’accumulation de changement. Paris ne change pas du jour au lendemain. Paris ressemble un peu à une tasse. Vous pouvez continuer à remplir la tasse de thé à ras bord. Chaque goutte s’accumule, créant un ménisque attendant de déborder. Un ménisque qui, lorsqu’il est déversé, représente l’accumulation du changement; notre évolution.
Paris évolue depuis des siècles, ce que Millaud dans son débat “Le Figaro” avec Giffard semble oublier. Ce qui offense, ce qu’il juge dommageable, c’est simplement l’évolution non seulement de la littérature, mais de Paris. Le journalisme n’a pas tué et ne tuera pas la littérature, comme il le prétend. Le livre est toujours bien vivant.
Oui, le kiosque a triomphé, mais la librairie est loin d’être tombée. Giffard a raison lorsqu’il dit que le journalisme est en train de changer et non de mourir. Le journalisme et la littérature ne s’excluent pas mutuellement. Au contraire, ils sont partenaires de l’évolution de la société parisienne; une société qui s’adresse désormais davantage à la famille de tous les jours, une société où l’information est plus accessible à tout Paris, et pas seulement aux élites.

Le problème de Millaud avec le reportage est intéressant. Sa position ferme contre le partage d’informations factuelles sur les événements et les événements de Paris avec le public est révélatrice. Il exprime une étrange inquiétude face au manque d’originalité et d’individualité de cette section. C’est sans doute cet aspect qui fait du reportage un élément si important de notre journalisme contemporain. Son affirmation selon laquelle n’importe qui pourrait écrire pour le reportage est fausse. C’est sans doute plus difficile que d’écrire une chronique en tant que journaliste; il faut bien plus que de la confiance en soi pour le faire correctement. Être capable de se retirer de la narration est une compétence importante; un, que j’ai moi-même du mal à faire. Écrire un article sans parti pris ni opinion permet aux Parisiens de décider par eux-mêmes, de penser par eux-mêmes. Les Parisiens ont toujours été à l’avant-garde de notre propre évolution. À mesure que notre société continue de croître, nous nous adaptons avec elle.
Je terminerai ma réflexion sur quelque chose que dit Millaud et que je souhaite partager avec vous tous. Il écrit que la presse n’appartient pas aux plus instruits ou aux plus spirituels, mais plutôt aux mieux informés ou aux plus audacieux. Il a raison quand il dit cela. Le journalisme et la presse n’appartiennent pas à ceux qui disposent de grands privilèges et de grands moyens. Cela appartient à ceux qui s’en soucient. Il appartient à ceux qui osent être à l’avant-garde de notre évolution parisienne.