Chronique 1, Sophie Hauck

Qu’est-ce que c’est la responsabilité de la presse, vous vous demandez ? Pour moi, Manon Mystère, la presse doit montrer à tout le monde les histoires qu’ils ne voient pas souvent — ou peut-être, ce qu’ils ne peuvent pas voir. Par exemple, s’il y a une boulangère qui se lève tôt chaque matin pour faire le pain que tout le village mange, la presse devrait écrire un portrait d’elle. Qu’est-ce qu’elle aime faire en plus de cuire, et est-ce qu’il y a des faits intéressants ou surprenants de sa carrière que personne ne sait pas ? En partageant ces histoires jamais racontées, des journalistes peuvent honorer les vies des gens quotidiens — les boulangers, les éboueurs, les facteurs… 

Ou la presse devrait dévoiler la corruption dans ces industries. Peut-être cette boulangère ne paye pas d’impôts en échange de donner du pain gratuit aux élus. Ça n’est pas juste, mais ces affaires louches peuvent passer s’il n’y a pas quelqu’un qui surveille le gouvernement, les chefs d’entreprises, et les autres gens puissants en société. Aux États-Unis, il y a deux expressions qui représentent mon attitude sur la responsabilité de la presse: « Democracy dies in darkness,  » et « Sunlight is said to be the best of disinfectants. » En français, cela veut dire que la démocratie meurt dans le noir, et la lumière du soleil est le meilleur désinfectant. En d’autres termes, la démocratie ne fonctionne pas — ou ne dure pas — sans la presse parce que de la corruption est l’ennemi de la démocratie, et des journalistes révèlent la corruption. En fait, ce sont les chiens de garde qui protègent les intérêts des citoyens. 

En ce moment, je dois dire que mes espoirs ou mes attentes de la presse ne sont pas réalistes à l’heure actuelle. Pendant cette époque, la presse est un commerce, et souvent leur style est trop simpliste. Par exemple, si quelqu’un meurt, l’article qui annonce leur mort ne décrit pas les détails de leur vie — leurs rêves ou leurs passions. Maintenant, les journalistes n’ont pas un esprit volontaire ou un sens du devoir quand ils écrivent. Ils essaient de vendre autant de journaux que possible sans trop d’efforts, et puis ils ne découvrent pas les détails cachés de la vie quotidienne. Ils ne mettent pas au jour les secrets du gouvernement. Ils ne se rendent pas compte qu’ils pourraient gagner plus d’affaires s’ils écrivaient plus d’articles significatifs qui ajouteraient de la valeur au public français. Par exemple, si la boulangère ne paye pas ses impôts parce qu’elle a fait un marché de façon déloyale avec ses élus, le public français veut savoir au sujet de cette corruption. Et ils veulent lire les profils sur leurs voisins parce que la réalité intéresse les vrais gens.

Au futur, j’imagine un monde en lequel la presse écrit au sujet de chaque topique — de la santé, du sport, de la religion. On aime admirer de l’art, du cinéma, de la cuisine. Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas admirer le journalisme en tant qu’art ? Pour moi, Manon Mystère, la presse a une responsabilité essentielle, alors les journalistes doivent ressentir ce sentiment de responsabilité. Puis, ils peuvent gagner plus de responsabilité et écrire au sujet des topiques plus intéressants que la vie quotidienne. Ils peuvent avoir des conversations avec des leaders mondiaux, des célébrités, et puis, quelqu’un deviendra connu parce qu’un journaliste a écrit au sujet de cette personne. En fait, les journalistes du futur deviendront connus parce que ce qu’ils en écrivent est important. Bien sur, la responsabilité de la presse n’est pas au sujet de gagner de l’adoration, mais je sais que si on confie plus d’attention aux journalistes, ils nous récompenseront en assurant que la démocratie ne meurt pas dans le noir. Après tout, la lumière du soleil est le meilleur désinfectant.