Objectifs : intervenir dans un débat littéraire ; reprendre et répondre à d’autres articles dans la presse ; prendre position dans un débat ; développer les prises de position de votre chroniquer·se par rapport à la littérature contemporaine, sa représentation du journalisme contemporain, et/ou le lien entre journalisme et littérature ; incorporer les thèmes et les discussions de notre classe
Critique littéraire
Votre chroniqueuse ou chroniqueur va publier sa critique du roman Bel-Ami de Maupassant, suite aux autres critiques lues en classe.
Vous allez vous servir des positions prises des autres critiques littéraires – pour les appuyer ou pour les opposer
Vous pouvez choisir d’intervenir dans le débat littéraire avant ou après la réponse de Maupassant lui-même
si désiré, vous pouvez aussi faire référence à 1) d’autres critiques littéraires du roman que vous trouvez vous-même dans la presse, ou bien sûr à 2) d’autres romans tels qu’Illusions perdues
Pensez à développer une opinion sur le roman qui est logique selon le personnage et le style que vous avez créés dans vos autres chroniques
Consignes :
Écrivez environ 700 mots.
Si vous faites référence à un autre journal/chronique/article, incluez un extrait dans votre publication en vous servant de l’outil H5P.
Ressources :
Les critiques et la réponse de Maupassant
Ressources supplémentaires sur Maupassant
Le roman au XIXe siècle
Illusions perdues
Ressources supplémentaires sur Balzac
Publiez votre chronique sur WordPress, dans la catégorie ChroniqueIII, le vendredi 8 novembre.
Donnez un titre à votre chronique et mettez également votre pseudonyme, ainsi : « Pseudonyme : Titre de chronique »
1852 – l’Armée soutient le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III) et réprime les manifestations
1870 – défaite dans la guerre franco-prussienne, perte de l’Alsace et de la Moselle
1871 – l’Armée réprime la Commune ; la république radicale et sociale vs. la république conservatrice ou modérée
1870-1877 – les conservateurs, les monarchistes, les catholiques dominent le gouvernement de la République
1877 – peur d’un coup d’état militaire et monarchiste après une élection où finalement de vrais républicains gagnent ; les républicains prennent le pouvoir
1879-1882 – les premières lois sur la laïcité ; éducation gratuite, obligatoire, et laïque
1889 – menace de coup d’état par le Général Boulanger, soutenu par les milieux conservateurs et catholiques
1891 – des soldats fusillent des grévistes à Fourmies ; l’Armée sert souvent à réprimer des mouvements ouvriers pendant ces décennies
[…] Jews, Protestants and Catholics alike all evoked the religious struggles of the Ancien Régime to strengthen their resolve. Religious ideas found their way into literary debate, the occult and spiritualism impinged on nationalism, and both sides borrowed across the science/religion divide. Indeed, rather than marking the final triumph of secularism, the Affair demonstrates the integral role of religion in the conflicts of ‘modernity’. […]
If the Dreyfus Affair started as the business of an elite, it became the obsession of many. A variety of sources illuminate the connections between individual and group psychology: newspaper polemics, memoirs, postcards, posters, printed volumes and tens of thousands of letters written during and after the Affair. […]
[During the latter half of the Affair] doubts about the authenticity of the bordereau mushroomed into a struggle in which questions of literature, morality, education, psychology, sociology and science all became deeply politicized.
Ruth Harris, Dreyfus: Politics, Emotion, and the Scandal of the Century (2010), pp. 10, 11, 12
Zola, « M. Scheurer-Kestner », article publié dans le Figaro, 25 novembre 1897 (article qui lance sa participation à l’affaire) [cliquez pour ouvrir la citation]:
Quel drame poignant, et quels personnages superbes ! Devant ces documents, d’une beauté si tragique, que la vie nous apporte, mon cœur de romancier bondit d’une admiration passionnée. Je ne connais rien d’une psychologie plus haute.
Mon intention n’est pas de parler de l’affaire. Si des circonstances m’ont permis de l’étudier et de me faire une opinion formelle, je n’oublie pas qu’une enquête est ouverte, que la justice est saisie et que la simple honnêteté est d’attendre, sans ajouter à l’amas d’abominables commérages dont on obstrue une affaire si claire et si simple.
[…]
M. Scheurer-Kestner est là, avec sa vie de cristal. Placez donc en face de lui les autres, ceux qui l’accusent et l’insultent. Et jugez. Il faut choisir entre ceux-ci et celui-là. Trouvez donc la raison qui le ferait agir, en dehors de son besoin si noble de vérité et de justice. Abreuvé d’injures, l’âme déchirée, sentant trembler sous lui sa haute situation, prêt à tout sacrifier pour mener à bien son héroïque tâche, il se tait, il attend. Et cela est d’une extraordinaire grandeur.
Je l’ai dit, l’affaire en elle-même, je ne veux pas m’en occuper. Pourtant, il faut que je le répète : elle est la plus simple, la plus claire du monde, quand on veut bien la prendre pour ce qu’elle est.
Une erreur judiciaire, la chose est d’une éventualité déplorable, mais toujours possible. Des magistrats se trompent, des militaires peuvent se tromper. En quoi l’honneur de l’armée est-il engagé là dedans ? L’unique beau rôle, s’il y a eu une erreur commise, est de la réparer ; et la faute ne commencerait que le jour où l’on s’entêterait à ne pas vouloir s’être trompé, même devant des preuves décisives. Au fond, il n’y a pas d’autre difficulté. Tout ira bien, lorsqu’on sera décidé à reconnaître qu’on a pu commettre une erreur et qu’on a hésité ensuite devant l’ennui d’en convenir. Ceux qui savent me comprendront.
Zola dans la « Lettre à la jeunesse », brochure publiée le 14 décembre 1897 [cliquez pour ouvrir la citation] :
Il n’est pas d’histoire plus simple. Un officier a été condamné, et personne ne songe à suspecter la bonne foi des juges. Ils l’ont frappé selon leur conscience, sur des preuves qu’ils ont cru certaines. Puis, un jour, il arrive qu’un homme, que plusieurs hommes ont des doutes, finissent par être convaincus qu’une des preuves, la plus importante, la seule du moins sur laquelle les juges se sont publiquement appuyés, a été faussement attribuée au condamné, que cette pièce est à n’en pas douter de la main d’un autre. Et ils le disent, et cet autre est dénoncé par le frère du prisonnier, dont le strict devoir était de le faire ; et voilà, forcément, qu’un nouveau procès commence, devant amener la révision du premier procès, s’il y a condamnation. Est-ce que tout cela n’est pas parfaitement clair, juste et raisonnable ? Où y a-t-il, là-dedans, une machination, un noir complot pour sauver un traître ? Le traître, on ne le nie pas, on veut seulement que ce soit un coupable et non un innocent qui expie le crime. Vous l’aurez toujours, votre traître, et il ne s’agit que de vous en donner un authentique.
Un peu de bon sens ne devrait-il pas suffire ? À quel mobile obéiraient donc les hommes qui poursuivent la revision du procès Dreyfus ? Écartez l’imbécile antisémitisme, dont la monomanie féroce voit là un complot juif, l’or juif s’efforçant de remplacer un juif par un chrétien, dans la geôle infâme. Cela ne tient pas debout, les invraisemblances et les impossibilités croulent les unes sur les autres, tout l’or de la terre n’achèterait pas certaines consciences. Et il faut bien en arriver à la réalité, qui est l’expansion naturelle, lente, invincible de toute erreur judiciaire. L’histoire est là. Une erreur judiciaire est une force en marche : des hommes de conscience sont conquis, sont hantés, se dévouent de plus en plus obstinément, risquent leur fortune et leur vie, jusqu’à ce que justice soit faite. Et il n’y a pas d’autre explication possible à ce qui se passe aujourd’hui, le reste n’est qu’abominables passions politiques et religieuses, que torrent débordé de calomnies et d’injures.
«Monsieur Sarcey, Vous devez être content, vos amis semblent triompher. La vérité est baillonnée; la justice est prostituée; […] Cependant il y a une chose que vous oubliez, c’est qu’une nation qui commet de tels crimes, en meurt. Il est entendu que vous n’avez pas de conscience; vous avez du moins votre paquet de responsabilités.»
Le 26 janvier 1871, l’armistice franco-allemand est conclue dans la douleur et l’humiliation. Le peuple parisien qui a lutté durant quatre mois contre les soldats prussiens pendant le siège de Paris se sent trahi. Les Prussiens défilent dans la capitale le 1er mars et le peuple gronde.
Le gouvernement d’Adolphe Thiers composé de monarchistes et de conservateurs décide de siéger à Versailles. Il prend des mesures économiques qui ancre plus encore le peuple dans la pauvreté. La situation est explosive.
Le 18 mars 1871, Adolphe Thiers, chef du gouvernement, envoie l’armée récupérer les canons de Paris entreposés sur la butte Montmartre. Ces canons avaient été payés par les Parisiens avec des souscriptions pour défendre Paris contre les Prussiens et ils vivent très mal cette décision.
Les Parisiens font barrage et les soldats refusent de tirer sur la foule. Les barricades sont érigées dans la ville et Thiers s’enfuit à Versailles.
Les Parisiens organisent alors des élections. La Commune est proclamée le 26 mars place de l’Hôtel de Ville et est composée d’ouvriers, d’artisans, d’employés, de journaliers… Ils sont républicains, socialistes, anarchistes.
Le 21 mai 1871, les troupes versaillaises conduites par les généraux Mac Mahon et Galliffet entrent dans la ville pour la reprendre aux insurgés (appelés aussi fédérés) . C’est le début de la « Semaine sanglante » qui s’achève le 28 mai 1871 et compte plus de 20 000 victimes et près de 38 000 arrestations.
L’interdiction des journaux de gauche une semaine avant l’éclatement de la Commune :
La presse à Paris pendant la Commune :
Partons de la Bastille. Les camelots assourdissants crient le Mot d’ordre ! de Rochefort, le Père Duchesne ! le Cri du Peuple ! de Jules Vallès ; le Vengeur ! de Félix Pyat ; la Commune ! le Tribun du peuple ! l’Affranchi ! l’Avant-Garde ! le Pilori des mouchards !L’Officiel est peu demandé, les membres de la Commune l’étouffent sous leur concurrence ; l’un d’eux, Vésinier, va jusqu’à publier dans Paris-libre une séance secrète. Le Cri du Peuple tire à cent mille exemplaires. C’est le premier levé ; il chante avec le coq. Si nous avons du Vallès ce matin, bonne aubaine ; mais il passe trop souvent la parole à Pierre Denis qui nous autonomise à outrance. N’achetez qu’une fois le Père Duchesne, quoiqu’il tire à 60 000. Il n’a rien de celui d’Hébert, qui ne fut pas un grand sire. Prenez dans le Vengeur l’article de Félix Pyat comme un bel échantillon d’ivrognerie littéraire. La Commune est le journal doctrinaire où Millière écrit quelquefois, où Georges Duchène secoue les jeunes et les vieux de l’Hôtel-de-Ville avec une sévérité qui exigerait un autre caractère.
Aux kiosques voici les caricatures : Thiers, Picard, Jules Favre sous la figure des trois Grâces enlaçant leur ventripotence. Ce poisson aux écailles vert bleu qui dessert un lit à couronne impériale, c’est le marquis de Galliffet. L’Avenir, moniteur de la Ligue, le Siècle devenu très hostile depuis l’arrestation de Chaudey, la Vérité du yankee Portalis s’empilent, mélancoliques et intacts. Une trentaine de journaux versaillais ont été supprimés par la préfecture de police ; ils n’en sont pas morts, un camelot très peu mystérieux nous les offre.
Prosper Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871 (1876)
26 juillet 1830. Lecture des ordonnances royales limitant la liberté de la presse au jardin du Palais-Royal. Ces ordonnances précipitent la révolution de juillet 1830.
26 juillet 1830. Lecture des ordonnances royales limitant la liberté de la presse au jardin du Palais-Royal. Ces ordonnances précipitent la révolution de juillet 1830.
26 juillet 1830. Lecture des ordonnances royales limitant la liberté de la presse au jardin du Palais-Royal. Ces ordonnances précipitent la révolution de juillet 1830.
1830. Descente dans les ateliers de la liberté de la presse.
1830. Descente dans les ateliers de la liberté de la presse.
1830. Descente dans les ateliers de la liberté de la presse.
1833. Daumier – Ah ! Tu veux te frotter à la presse ! (Gallica BnF)
1833. Daumier – Ah ! Tu veux te frotter à la presse ! (Gallica BnF)
1833. Daumier – Ah ! Tu veux te frotter à la presse ! (Gallica BnF)
1834. Daumier – Ne vous y frottez pas ! L’Association mensuelle (Gallica Bnf)
1834. Daumier – Ne vous y frottez pas ! L’Association mensuelle (Gallica Bnf)
1834. Daumier – Ne vous y frottez pas ! L’Association mensuelle (Gallica Bnf)
1835. Daumier – C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer ! La Caricature (Gallica BnF)
1835. Daumier – C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer ! La Caricature (Gallica BnF)
1835. Daumier – C’était vraiment bien la peine de nous faire tuer ! La Caricature (Gallica BnF)
1850. Daumier – « Un parricide ». Adolphe Thiers, qui a fait la Révolution de 1830, s’attaque à la liberté de la presse après la Révolution de 1848. Le Charivari (Gallica BnF)1871. Scène du boulevard à l’occasion des journaux supprimés (Paris Musées)
1871. Scène du boulevard à l’occasion des journaux supprimés (Paris Musées)
1871. Scène du boulevard à l’occasion des journaux supprimés (Paris Musées)
Quand Georges Duroy parvint au boulevard, il s’arrêta encore, indécis sur ce qu’il allait faire. […] Il tourna vers la Madeleine est suivit le flot de foule qui coulait accablé par la chaleur. […] La foule glissait autour de lui, exténuée et lente, et il pensait toujours: «Tas de brutes ; tous ces imbéciles-là ont des sous dans leur gilet.» Il bousculait les gens de l’épaule, et sifflotait des airs joyeux.
pp. 46-48
Seconde partie, ch. X
Du Roy l’écoutait [l’évêque], ivre d’orgueil. Un prélat de l’Église romaine lui parlait ainsi, à lui. Et il sentait derrière son dos, une foule, une foule illustre venue pour lui. Il lui semblait qu’une force le poussait, le soulevait. Il devenait un des maîtres de la terre […] Lorsqu’il parvint sur le seuil [de la Madeleine], il aperçut la foule amassée, une foule noire, bruissante, venue là pour lui, pour lui Georges Du Roy. Le peuple de Paris le contemplait et l’enviait.
p. 369, p. 371
Images
Vallotton, La Foule à ParisVallotton, La ManifestationVallotton, La ChargeDévambez, La ChargeImages de la foule
Artistes et sociologues
Vallotton, Taine, Tarde, Le Bon
Vallotton’s pictorial approach to the crowd was forged amid an explosion of historical, sociological, and philosophical interest in the subject. From 1876 to 1894 Hippolyte Taine published a six-volume account of French history since the 1789 Revolution. Les Origines de la France contemporaine is laced with hostility toward—and sensational descriptions of—the unruly crowds that propelled this period of radical change. Taine describes the crowd as “un animal primitif,” a thoughtless force of destructive anarchy (vol. 3 [1878], 70).1 Drawing on Taine, sociologists Gabriel Tarde and Gustave Le Bon (among others) made crowd psychology a new branch of scientific inquiry. Tarde, an original philosophical thinker, saw the crowd as an aggregate of imitative individuals, each of whom bears the potential for sympathy and innovation as well as conformity and irrational violence. Le Bon, who popularized Tarde’s ideas, doubled down on the negative view. His notorious best-seller, La Psychologie des foules (1895), describes the crowd as dumb and dangerous yet manipulable by a charismatic leader, especially if that leader wields power in the form of images. Rational individuals transform through collective contagion, mutually intoxicated by “l’impulsivité, l’irritabilité, l’incapacité de raisonner, l’absence de jugement et d’esprit critique, l’exagération des sentiments” (24).
Vallotton’s vision of the crowd could be called Tardian in its contradictions, but with a leftist bent. His ambivalent figures frequently look out as if to hook our attention, soliciting the viewer’s identification with their dilemma. In La Charge we are addressed by the passive policeman and the young dissident, who stares straight ahead with one policeman grabbing his neck and another about to strike his head with a fist. Whose side are you on, Vallotton seems to ask, and what will you do from where you stand? Other prints by the artist from the early to mid 1890s—depicting suicide, capital punishment, political protest, and public brawls—similarly place the viewer in uncomfortable positions of political fence-sitting and ethical doubt.2
L’Affaire Dreyfus et les théories de Gabriel Tarde
Les répercussions de l’Affaire sur l’opinion publique peuvent historiquement s’expliquer par plusieurs phénomènes. Tout d’abord celui de la presse sur laquelle s’appuie l’opinion publique, jour après jour elle rend compte du développement de l’Affaire et diffuse ses propres mythes. Tout en elle joue sur le registre passionnel. Mais elle est aussi l’intermédiaire par lequel l’événement lui-même passe. Ensuite, les principales figures de l’Affaire sont des écrivains, des « intellectuels » : la nouvelle figure de l’intellectuel engagé crée l’événement, elle engendre le combat par la polémique, elle s’oppose aux institutions et au pouvoir au moyen de l’écriture. Une nouvelle société émerge. L’Affaire représente alors une évolution dans l’histoire de la démocratie : elle déplace l’instance de décision de l’ombre des ministères à la place publique ; elle consacre le triomphe des puissances d’opinion (assemblées, presse, instances locales) sur les puissances traditionnelles (notables, armée, justice).
The classic Jacobin critique of Taine’s account of revolutionary crowds is Georges Lefebvre, “Foules révolutionnaires,” Annales historiques de la Révolution fr ançaise, no. 61, Jan.- Feb. 1934, pp. 1-26 ↩︎
Cf. Le Suicide, 1894, woodcut; L’Exécution, 1894, woodcut; La Manifestation, 1893, woodcut; Au Violon, 1893, zincograph; La Rixe, 1892, woodcut. ↩︎
By the nineteenth century, the pícaro’s scheming to stay alive has typically taken a more elaborated and socially defined form: it has become ambition. It may in fact be a defining characteristic of the modern novel (as of bourgeois society) that it takes aspiration, getting ahead, seriously, rather than simply as the object of satire (which was the case in much earlier, more aristocratically determined literature), and thus it makes ambition the vehicle and emblem of Eros, that which totalizes the world as possession and progress. Ambition provides not only a typical novelistic theme, but also a dominant dynamic of plot: a force that drives the protagonist forward, assuring that no incident or action is final or closed in itself until such a moment as the ends of ambition have been clarified, through success or else renunciation. […] The ambitious heroes of the nineteenth-century novel—those of Balzac, for instance—may regularly be conceived as “desiring machines” whose presence in the text creates and sustains narrative movement through the forward march of desire, projecting the self onto the world through scenarios of desire imagined and then acted upon.
Peter Brooks, Reading for the Plot (1992), pp. 39-40
Je vais vous révéler en peu de mots un grand mystère de la vie humaine. L’homme s’épuise par deux actes instinctivement accomplis qui tarissent les sources de son existence. Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux causes de mort: VOULOIR et POUVOIR.
Être jeune, avoir soif du monde, avoir faim d’une femme, et voir s’ouvrir pour soi deux maisons ! mettre le pied au faubourg Saint-Germain chez la vicomtesse de Beauséant, le genou dans la Chaussée-d’Antin chez la comtesse de Restaud ! plonger d’un regard dans les salons de Paris en enfilade, et se croire assez joli garçon pour y trouver aide et protection dans un cœur de femme ! se sentir assez ambitieux pour donner un superbe coup de pied à la corde raide sur laquelle il faut marcher avec l’assurance du sauteur qui ne tombera pas, et avoir trouvé dans une charmante femme le meilleur des balanciers ! Avec ces pensées et devant cette femme qui se dressait sublime auprès d’un feu de mottes, entre le Code et la misère, qui n’aurait comme Eugène sondé l’avenir par une méditation, qui ne l’aurait meublé de succès ?
Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière, et vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s’attachèrent presque avidement entre le colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer ! Il lança sur cette ruche bourdonnante un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ce mot grandiose : —À nous deux maintenant !
La noirceur de l’intrigue, l’immoralité des personnages, mais aussi la neutralité narrative refusant toute norme et toute vérité définitive, choquent les lecteurs et la censure. Flaubert, ainsi que le gérant de la revue et son imprimeur, sont jugés pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs ». Le procureur Ernest Pinard lui reproche notamment le « réalisme vulgaire et souvent choquant de la peinture des caractères », ses « tableaux lascifs » et ses « images voluptueuses mêlées aux choses sacrées ».
Objectifs : intervenir dans un débat médiatisé ; reprendre et répondre à d’autres articles dans la presse ; prendre position dans un débat ; développer les prises de position de votre chroniquer·se par rapport à la question du journalisme contemporain et au lien entre journalisme et littérature ; incorporer les thèmes et les discussions de notre classe
Votre chroniqueuse ou chroniqueur va participer au débat Giffard-Millaud…
en argumentant pour ou contre les positions prises par Millaud et Giffard, avec des références ou des citations précises
en incorporant, si désiré, des références à d’autres interventions dans le débat trouvées en classe lors de l’Atelier IV
en développant une opinion sur le sujet qui est logique selon le personnage et le style que vous avez créés
Consignes :
Écrivez environ 600-700 mots.
Si vous faites référence à un autre journal/chronique/article, incluez un extrait dans votre publication en vous servant de l’outil H5P.
Publier votre chronique sur WordPress, dans la catégorie et avec l’étiquette Chroniques, le lundi 11 mars.
Donnez un titre à votre chronique et mettez également votre pseudonyme, ainsi : « Pseudonyme : Titre de chronique »
Après avoir publié votre chronique, dans la semaine du 11 au 15 mars, vous écrirez également une seconde publication, plus courte (~200-250 mots), pour répondre à une des chroniques de vos camarades de classe. Vous choisirez une idée, un point de vue, une perspective, trouvé dans les autres chroniques, à critiquer ou à appuyer, toujours dans la voix de votre chroniqueur·se. Le but est de créer un débat, comme celui que nous avons vu dans la presse de 1886.
But: comprendre les échos dans Bel-Ami ; identifier la rubrique des échos dans divers journaux ; lire les échos dans plusieurs numéros ; formuler des impressions de ce que contient cette rubrique et de comment elle est signé ; choisir et extraire des échos intéressants
Préparation en amont
Qu’est-ce qui caractérise la rubrique des Échos selon Bel-Ami ? Voir ch. VI, pp. 150-152.
Consignes
Mettez-vous en groupe de 2.
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Créez une nouvelle publication sur WordPress, associée à la catégorie «Recherches», où vous rendrez compte de ce que vous trouverez. Incluez vos deux prénoms dans la publication.
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Choisissezun de ces deux journaux à explorer : Le Figaro (1854…) ou Le Gaulois.
Dans le champ «Titre de publication» de la «Recherche avancée», entrez le titre du journal que vous avez choisi. Pour la date, mettez les années 1884-1885.
Parcourez ensemble quelques numéros du journal, et identifiez la rubrique des échos. Comment s’appelle cette rubrique dans votre journal ? Qui signe la rubrique ?
Tapez le titre de la rubrique et le nom ou le pseudonyme de son auteur·e dans votre publication.
Ouvrez quelques numéros à des dates différentes du journal que vous étudiez.
Parcourez la rubrique des échos dans ces numéros, et discutez : qu’est-ce qui vous frappe ? De quoi parle-t-on ? Le ton est-il toujours le même, ou varie-t-il ?
En quelques phrases, notez vos impressions dans votre publication.
Choisissez ensemble deux ou trois échos qui vous intéressent.
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