Le Rôle des Images Pendant la Guerre Franco-Prussienne et la Commune de Paris

Pendant les périodes d’instabilité et de bouleversements, en particulier en France pendant la guerre franco-prussienne (1870) et la Commune de Paris (1871), l’art politique et les caricatures ont joué un rôle essentiel dans la formation et l’influence de l’opinion publique. À une époque où la censure gouvernementale était omniprésente, les dessins et les imprimés politiques publiés dans les journaux satiriques sont devenus des outils essentiels pour exprimer la discorde, critiquer les détenteurs du pouvoir et rallier le soutien des mouvements révolutionnaires. Ce projet examine comment les caricatures ont transmis des messages politiques puissants, souvent en recourant au symbolisme, à l’humour et à l’exagération, offrant au public un moyen accessible de s’engager dans le discours politique, en particulier à une époque où les pourcentages d’alphabétisation augmentaient encore, mais n’étaient pas encore universels.

La formation de l’opinion publique à travers les médias visuels

Les caricatures politiques n’étaient pas seulement une source d’humour : elles transmettaient des messages politiques sérieux. Grâce à la narration visuelle, ces images ont pu critiquer les actions du gouvernement, satiriser les personnalités politiques et défendre le changement, souvent d’une manière que le journalisme traditionnel ne pouvait pas faire en raison d’une forte censure. En utilisant des représentations exagérées des structures de pouvoir, des personnalités politiques et des idéaux révolutionnaires, ces images ont contribué à façonner la manière dont le public a perçu des événements.

Exemple 1. Le Grelot, “La Réunion Des Partis”

  • Adolphe Thiers est représenté tiré par différentes factions (gauche, centre, droite), avec en arrière-plan la figure menaçante de la Commune et de l’empereur prussien.
  • Cette caricature met en évidence la vulnérabilité de Thiers et son incapacité à diriger effectivement dans un contexte de pressions politiques cotradictoire.
  • L’image avec le sous-titre ajoute de l’humour en présentant Thiers comme un personnage sans contrôle pris entre des forces idéologiques.

Exemple 2. “La Situation”

  • Une femme en rouge regarde deux soldats se battre, et l’empereur de Prusse et Napoléon observent. Les deux soldats représentent la situation politique fracturée de Paris, tandis que la figure de la France est représentée dans la défaite.
  • Cette image reflète le traumatisme spirituel et émotionnel subi par le peuple français pendant la guerre et la Commune. L’imagerie souligne l’absurdité et la frustration de l’agitation politique, avec des forces extérieures qui semblent regarder pour se divertir.
  • Deux femmes vêtues de blanc se trouvent sur le sol, apparemment vaincues, entre les deux soldats qui se battent. Les femmes à terre tiennent des papiers cassés et déchirés, l’un portant l’inscription “liberté de la presse” et l’autre “liberté de reunion” , bien qu’il soit difficile de les voir. Ces papiers déchirés symbolisent l’érosion des droits fondamentaux, notamment la liberté de la presse et la liberté de réunion, cette dernière faisant référence au droit de se rassembler pour des réunions politiques ou pour former des syndicats et des organisations ouvrières. Cette répression des libertés fondamentales souligne les tensions entre les mouvements populaires et les forces répressives pendant cette période.

Représentation des structures de pouvoir et du peuple : Allégorie et symbolisme dans la caricature politique

Les caricatures politiques de cette période utilisent souvent des figures allégoriques pour représenter des idéaux abstraits ou des nouvelles politiques. Des figures telles que Le Père Duchêne, la Commune et la France personnifiée (sous la forme d’une femme) ont été utilisées pour incarner la lutte politique au sens large. Les créatures symboliques étaient également courantes, représentant souvent différentes factions politiques, classes sociales ou idéologies. Les caricatures de personnages tels qu’Adolphe Thiers et l’empereur de Prusse ont également contribué au récit visuel des tensions politiques de l’époque.

Exemple 3. ” Le Père Duchène en Colère”

  • Cette image présente un Père Duchêne puissant et enragé, figure mythique du peuple, qui piétine de petites caricatures de personnages politiques/élites
  • Le Père Duchène : Traditionnellement un symbole radical de la Révolution française, représentant le peuple, il est ici représenté dans une position puissante et en colère, symbolisant l’indignation de la classe ouvrière.
  • Cette image souligne le ressentiment de la population à propos des élites et des personnalités politiques qui les ont abandonnées ou opprimées.

Exemple 4. L’Eclipse,” Les Aboyeurs”

  • La France (incarnée par une femme) est attaquée par des chiens, chacun symbolisant une faction politique différente. Chaque chien représente un pouvoir politique différent (la République, les Bonapartistes, les Royalistes et la Commune).
  • Malgré les attaques contre la nation, la sous-titre souligne que la fierté de la France reste intacte, un commentaire sur la résilience du peuple face au chaos politique.
  • L’utilisation de chiens comme symboles déshumanise les factions politiques, les réduisant à des forces vicieuses qui menacent la stabilité du pays.

Exemple 5. Le Grelot, “Paris Cuit Dans Son Jus”

  • Adolphe Thiers et l’empereur Allemand sont représentés près du feu, en train de remuer une marmite portant l’inscription Paris , symbolisant le chaos et l’agitation politique qui règnent dans la ville. L’image utilise la métaphore de Paris comme une marmite en ébullition pour montrer les tensions croissantes, à la fois politiques et sociales, à Paris à cette époque.
  • Les figures diaboliques qui “mettent de l’huile sur le feu” représentent les forces externes et internes qui alimentent le conflit et la destruction de Paris.

Exemple 6. “Les Circulaires de M.Thiers”

  • Une femme révolutionnaire éclaire la caricature de Thiers en forme de hibou, révélant ses serres ensanglantées. La lumière éclaire Thiers, révélant sa violence et sa corruption morale, symbolisées par le sang qui coule de ses talons.
  • La figure féminine représente les idéaux révolutionnaires et la clarté morale, contrastant avec la corruption de Thiers.
  • La figure existe à la fois comme une figure féminine mythique et comme une allégorie de la vérité. L’image est une critique visuelle du rôle de Thiers et de sa culpabilité dans l’effusion de sang des conflits en cours.
  • Les symboles, tels que les chiens et le hibou représentant Adolphe Thiers, témoignent de la manière dont les artistes utilisaient des métaphores pour renforcer leurs messages tout en contournant la censure. En réutilisant ces figures dans divers contextes, les artistes créaient une reconnaissance immédiate auprès du public, tout en rendant leur message plus difficile à interdire ou à censurer. Ces symboles agissaient comme des codes visuels partagés, accessibles même aux spectateurs peu lettrés.

Exemple 7. “La Grande Crucifiée”

  • Une femme révolutionnaire, vêtue d’une robe rouge avec un bonnet phrygien, pointe du doigt un signe versaillais, debout sur le corps d’un révolutionnaire tombé au combat. Son épée et sa forte expression expriment une menace directe à l’égard de l’élite versaillaise.
  • La figure féminine, symbole de l’esprit révolutionnaire, est une représentation forte et provocante de la justice. Sa pose est destinée à inspirer la peur aux élites et aux Versaillais. La légende dessous suggère que le sang versé des révolutionnaires sera vengé.
  • Les femmes allégoriques occupent une place centrale dans la communication visuelle de l’époque, mais leurs significations sont multiples et souvent ambiguës. Par exemple, la France est souvent représentée comme une figure protectrice et héroïque, tandis que la République peut apparaître sous une forme plus austère ou idéalisée. À l’inverse, la Commune, souvent associée à des figures féminines rebelles ou subversives, incarne une menace pour l’ordre établi. Ces multiples représentations peuvent prêter à confusion, surtout pour un public divers, leur interprétation dépendant du contexte politique et social de l’époque.

La censure et l’innovation dans l’expression politique

La suppression de la presse par le gouvernement a créé un environnement dans lequel les artistes ont dû trouver des moyens créatifs d’exprimer leurs opinions. Grâce à une utilisation intelligente de la satire, du symbolisme et de l’exagération visuelle, les artistes ont pu critiquer le gouvernement tout en contournant les lois sur la censure. Ces images sont devenues une forme essentielle de résistance et de mobilisation pour les idées révolutionnaires, lorsque le gouvernement français a cherché à supprimer les voix dissidentes. En plus de la censure des journaux écrits, les images de presse subissaient une répression encore plus sévère. En raison de leur accessibilité et de leur capacité à transmettre un message de manière visuelle et immédiate, ces images étaient perçues comme particulièrement menaçantes par le gouvernement. Par exemple, l’interdiction de certains journaux critiques en mars 1871 comprenait également la suppression des images associées, reflétant une peur accrue de l’impact visuel sur l’opinion publique.

Exemple 8. “Suppression De La Liberte Le La Presse”

  • Une épée sanglante tranche les noms des publications révolutionnaires réduites au silence, représentant la censure de la presse. Cette répression ne s’est pas limitée aux mots : les images, telles que les caricatures et les affiches, ont également été attaquées pour leur pouvoir de diffusion d’idées subversives, même auprès d’un public analphabète. L’épée tranchant les noms des journaux symbolise la suppression brutale de la liberté d’expression au cours de la période, visant en particulier les journaux révolutionnaires et les journaux de gauche.
  • Cette image fait directement référence à l’interdiction des journaux critiques à l’égard du gouvernement en mars 1871. Cet acte de censure du gouvernement républicain visait à supprimer la dissidence, mais il a également alimenté la colère populaire qui a conduit à la Commune de Paris. Cette illustration montre comment la censure peut, paradoxalement, renforcer les mouvements de résistance en exacerbant les tensions sociales.
  • En dénonçant la censure de la presse, cette image elle-même devient un acte de résistance visuelle, illustrant la tension entre liberté d’expression et contrôle gouvernemental. Elle montre comment les images pouvaient contourner les restrictions pour défendre la diffusion des idées révolutionnaires malgré la répression.

Conclusion : Le pouvoir de l’art dans le discours révolutionnaire

  • Ces images montrent que les caricatures politiques n’étaient pas seulement des outils d’humour, mais aussi des armes de critique et de mobilisation pendant une périodes tumultueuses dans l’histoire de France. L’utilisation de la satire pour exposer, critiquer et résister aux détenteurs du pouvoir a façonné la compréhension des événements par le public et a contribué à encourager les mouvements révolutionnaires.
  • De manière particulièrement ingénieuse, les artistes ont utilisé des symboles tels que des animaux – comme des chiens attaquant une figure féminine, ou Adolphe Thiers représenté sous la forme d’un hibou – pour contourner la censure et obscurcir leur message tout en conservant leur impact critique. Ces choix symboliques ont rendu les images plus difficiles à supprimer ou à censurer, tout en restant puissamment évocatrices pour le public. En intégrant des significations complexes derrière les métaphores animales, ces images ont révélé les dynamiques de pouvoir tout en protégeant leurs créateurs contre les représailles.
  • Même face à la répression, ces œuvres visuelles démontrent la résilience de l’art et sa capacité à véhiculer des idées subversives. Elles nous rappellent que l’art n’est pas seulement une forme d’expression esthétique, mais qu’il peut aussi être un outil de résistance, capable de transcender les restrictions pour éclairer et mobiliser. Ces caricatures, avec leurs symboles ingénieux et leurs critiques mordantes, restent un témoignage durable de l’importance de la créativité dans la lutte pour la liberté d’expression et la justice sociale.
Sources

La Commune de Paris – à travers des illustrations


  • Comment les illustrations ont servi comme un champ de bataille visuel, influençant l’opinion sur la Commune et le gouvernement pendant une période de déstabilisation marquée par la guerre.

Deux Perspectives: Pro-Commune vs. Anti-Commune 

  • La Commune comme une femme puissante et prête à se défendre.
  • Critique des forces monarchiques.
  • Paris mort
  • les stéréotypes négatifs de la commune
  • Valorisant les idéaux de la Commune tout en critiquant les pouvoirs en place.
  • Difference entre les citoyens et les autorités du pays.
  • Critique de la presse pro-Commune.
  • Image chaotique de la Commune.

 

Autre perspective

  • Illustrations reflétant un point de vue plus centré.
  • Reflète un sentiment partagé de rejet de la guerre civile par une partie de la population française.

Quels thèmes récurrents observez-vous dans ces illustrations ?

Certaines illustrations vous semblent-elles plus efficaces que d’autres ? Pourquoi ?

La caricature politique et son rôle

  • Pouvez-vous facilement identifier Jules Vallés dans un groupe après avoir vu son caricature ?
  • Quel est l’impact de l’exagération dans l’art politique ?
  • Comment la caricature permet-elle de simplifier des idées complexes ?

Représentations allégorique et mythiques 

  • France/Paris représentée comme une entité feminine vivante.
  • Figures allégoriques ou mythiques comme le Père Duchêne ou La Pétroleuse.

Discutez du pouvoir des allégories et des mythes dans la représentation d’idéaux abstraits.

Comparaison des techniques artistiques et des styles

  • Différences d’impact entre les illustrations satiriques et les images plus réalistes.
  • Les influences artistiques externes (romantisme, symbolisme) dans les illustrations.
  • Quel style (satirique ou réaliste) avait, selon vous, le plus de pouvoir pour influencer le public à l’époque ?

Représentations contradictoires de la Commune de Paris

Justice vs. Désordre

  • Questionnent si la Commune est un mouvement de justice sociale ou une menace.
  • Les communards sont montrés soit comme des héros populaires, soit comme des agents de chaos.

Rôle des femmes et de la classe ouvrière

  • De nombreuses illustrations, des deux côtés explorent la place des femmes et des classes populaires dans la révolution, soulevant des questions sur leur rôle social et les préjugés envers eux.

Exercice: lisez ensemble l’image suivante

Le Livre à la Mode

Bonjour, mes chers lecteurs,

J’ai commencé ma journée comme d’habitude, en me promenant dans notre belle ville de Paris, devant le Louvre et le long de la Seine, en quête d’inspiration. Mais hélas, quel temps horrible nous avons en ce moment ! Une pluie lourde et sombre enveloppe la ville, et au lieu de fouler les boulevards, les gens se réfugient dans les cafés, une boisson à la main, un livre ou un journal dans l’autre, en attendant que l’orage passe. Je les ai rejoints dans un café chaleureux et animé, regardant les autres se secouer comme des chiens mouillés avant de s’installer avec un verre. Et quel spectacle ! Partout, des gens plongés dans des livres et des journaux — quel accessoire ! Imaginez, mes chers lecteurs, comme un livre peut être révélateur, un peu comme un accessoire de mode et de l’esprit, révélant goûts, intellect, et même un peu de l’âme ! Il y avait une jeune femme lisant Illusions Perdues et un homme plus âgé avec La Parisienne. Puis mes yeux se sont posés non pas sur un, mais sur plusieurs exemplaires de Bel-Ami — visiblement, la ville est captivé par la dernière mode littéraire ! Je n’ai pas pu résister et je me suis précipitée pour l’acheter moi aussi. Et voilà, votre humble chroniqueuse de mode Estelle Violette, prête à partager mes impressions sur l’œuvre de Monsieur Maupassant, car je connais un peu l’art, la littérature et le monde de la presse parisienne que Maupassant dépeint avec flair.

Le roman m’a captivée dès le début. J’ai été particulièrement frappée par le rôle des femmes dans Bel-Ami, chacune occupant une place integrale dans l’histoire et dans la société. Les femmes ne sont pas totalement en marge de cette histoire ; elles sont des personnages essentiels, à la fois actrices et moteurs des événements. La représentation de la presse par Maupassant est peut-être peu flatteuse, certains diraient même inexacte, mais elle est indéniablement divertissante ! Et à mesure que notre presse évolue, on pourrait dire qu’elle reste tout aussi complexe — une critique saine est essentielle. Cela m’amène au débat littéraire qui a suivi la publication de Bel-Ami. Certains critiques disent que la vision de la presse par Maupassant est trop pessimiste ou exagérée, mais Maupassant a répondu dans Le Gaulois, en disant, “J’ai décrit le journalisme interlope comme on décrit le monde interlope. Cela était-il donc interdit ?“  Devons-nous censurer ces choix artistiques ? Pour moi, c’est l’essence de la littérature, permettant à l’art d’explorer tout les facettes de la société, même les aspects que l’on préférerait ignorer. Et n’oublions pas l’importance qu’accorde Maupassant au rôle des femmes dans le roman ! Il affirme a propos de Duroy, “il n’a aucun talent. C’est par les femmes seules qu’il arrive.” En effet, l’ascension de Duroy dans la société est portée par les femmes qui l’aident, pour ensuite être rejetées lorsqu’elles ne sont plus utiles. C’est à la fois fascinant et tragique — un avertissement, peut-être, pour les jeunes hommes qui pourraient idéaliser les méthodes de Duroy. Le succès bâti sur la manipulation est éphémère, après tout, et j’espère que nos lecteurs ne se laisseront pas prendre à ce jeu. En lisant Bel-Ami, j’attendais un retournement de situation, une justice poétique pour Duroy, peut-être de la part des femmes qu’il a trahies. Mais ce moment n’est jamais arrivé…c’est peut-être pour cela que l’histoire de Maupassant nous hante bien après la dernière page. Nous espérons une histoire où la vertu triomphe et les méchants tombent — mais la vie n’est rarement aussi obligeante, et ce récit nous rappelle cette vérité un peu dure. Le monde extérieur est peut-être sombre, mais à l’intérieur, la lecture est à la mode ! Dans ce grand âge de la presse, enrichir son esprit est tout aussi important que soigner son apparence. Bel-Ami m’a fait voyager dans les subtilités de la presse et de la société parisienne, offrant un miroir, bien que sombre, sur nos ambitions et nos valeurs. Et maintenant, mes chers lecteurs, je vous le transmets. Puisse-t-il faire autant résonner en vous qu’il l’a fait en moi.

-Estelle Violette

“Échos de Paris” par Le Masque de Fer. Jan 3, 1884.

Oliva, Annika, Mary-Virginia.

Ces échos décrivent des histoires/événements divers, y compris une dispute familiale, mais aussi des histoires plus importantes impliquant la politique et des personnages importants. Certains exemples sont plus petits, d’autres plus détaillés. Il y est question de météo, de politique et de discours divers. 

Cet écho parle d’un chronique de Guy de Maupassant, titré “Au Soleil”, qui traite de la domination et de la colonisation françaises en Annam. Il y est question de l’établissement d’un protectorat pacifique dans une région où la population se défend plus. 

Estelle Violette: “Débat et Style: Ce que Millaud et Giffard nous enseignent”

Chères lectrices et chers lecteurs,

Aujourd’hui, en me promenant dans les boulevards près de l’Opéra en allant au bureau, j’ai été frappée par un sujet qui fait beaucoup parler : le débat entre Monsieur Millaud et Monsieur Giffard. Vous avez sûrement vu les affiches dans les kiosques ! En tant que chroniqueuse de mode, je préfère habituellement parler d’esthétique et de style, mais ce débat est trop important pour ne pas en parler. Il touche à l’évolution de notre société et, par conséquent, de la mode elle-même. Millaud affirme que le reportage, en tant que forme de journalisme, tue la littérature. Il veut un retour à un style d’écriture plus “artistique”, plus riche et plus profond. De son côté, Giffard défend l’idée que le reportage nous aide à mieux comprendre le monde et répond aux besoins des lecteurs d’aujourd’hui. Pour ma part, je suis d’accord avec Giffard. Le reportage n’est pas une menace ; il représente une opportunité. Dans mon métier, je cherche sans cesse de nouvelles tendances et inspirations dans les rues. Je réalise que la mode est souvent liée à notre culture actuelle, et la mode évolue avec la société, tout comme la littérature. Ignorer ces changements, c’est manquer quelque chose de précieux. La mode ne peut pas rester fixée dans le passé ; elle doit se réinventer, tout comme la littérature. En arrivant au bureau pour récupérer mon chèque de ma dernière chronique, j’ai entendu des rumeurs intéressantes. Certains disent que ce débat a été créé pour attirer plus de lecteurs. C’est révélateur du monde de la presse, n’est-ce pas ? Mais attention, mes chers lecteurs. Dans un monde où le sensationnalisme est courant, il est important de garder un esprit critique. Tous les chroniqueurs ne sont pas aussi honnêtes que moi ! 

Àux bureau, en discutant avec des écrivains de voyage récemment revenus d’Égypte, j’ai découvert des manteaux absolument magnifiques, fabriqués par un ancien tisserand près des Pyramides de Gizeh. Ces histoires ne parlent pas seulement de vêtements, mais racontent aussi un héritage culturel. Chaque pièce a une histoire et c’est fascinant de voir comment cela se reflète dans notre quotidien. Au bureau, j’ai aussi observé de près les vêtements des journalistes. Les reporters portent des tenues pratiques pour leur travail, tandis que les chroniqueurs comme moi, ajoutent souvent des touches d’originalité et style. Ce contraste montre que la mode ne se limite pas à l’apparence ; elle parle aussi de notre identité et de notre métier. À travers nos choix vestimentaires, nous faisons passer un message sur qui nous sommes. Il est intéressant de voir que les nouvelles tendances naissent souvent de discussions, de débats, et même de rumeurs dans les rues de Paris. Les choix vestimentaires de chacun peuvent être influencés par des conversations ou des événements dans le monde. Ainsi, le débat entre Millaud et Giffard, même s’il concerne la littérature, a aussi des répercussions sur notre vision de la mode et de la culture. En conclusion, je vous invite à garder l’esprit ouvert face à ces changements. La mode, tout comme la littérature, évolue constamment. Elle reflète notre société et les transformations de notre époque. Ne craignons pas le changement ; au contraire, accueillons-le, et continuons à débattre et à partager nos réflexions.

À très bientôt, avec encore plus d’histoires et de mode à partager !

— Estelle Violette

L’Univers, 23 Mai 1886

Cette article (sans titre) par PH. Serret, discuté comment “le reportage à tuer le journal.” Il était publié a la premiere page du journal.  L’article discute la role de Albert Millaud spécifiquement dans cette débat et le “peu glorieuse évolution” de la presse. Il y a un peu moins d’information sur le perspective de Giffard. 

Chroniques du style : Paris en mode

Par Estelle Violette

Aujourd’hui, plongeons ensemble dans les rues de Paris, ce véritable théâtre de la mode où le style s’exprime à chaque coin de rue. En tant qu’observatrice passionnée, j’ai découvert une richesse incroyable dans les tenues des Parisiens. Chaque rue, chaque boulevard raconte une histoire à travers ses styles, et c’est cette diversité qui fait la beauté de notre capitale. C’est fascinant de voir comment chaque quartier a ses propres tendances, du Marais au Quartier Latin.

La mode de la rue, c’est un mélange d’audace et de créativité. Je suis fascinée par les femmes qui portent des broderies éclatantes et par les hommes en chapeaux haut-de-forme qui ajoutent une touche de charme et de mystère. Ces détails, souvent négligés, révèlent une attention particulière à l’esthétique. Récemment, j’ai remarqué une tendance étonnante : le mélange des motifs. Oui, mes amis, oser associer des fleurs à des rayures est désormais à la mode ! Quelle belle façon de se démarquer dans une ville où chaque jour peut être une scène de spectacle. Les Parisiens osent, et cela donne lieu à des “looks” uniques et inspirants.

Ce que j’apprécie dans cette mode de rue, c’est qu’elle est accessible. Avec mes compétences de couturière, je m’inspire des looks que je croise pour créer des vêtements dignes des plus grandes maisons. Pourquoi dépenser une fortune quand on peut être élégant avec un peu de créativité ? Parfois, une pièce vintage, associée à des accessoires modernes, peut transformer une tenue ordinaire en un ensemble extraordinaire. J’adore chercher dans les friperies pour trouver des trésors qui racontent une histoire.

Les tendances évoluent rapidement. Actuellement, la jupe plissée fait un retour remarqué, portée aussi bien par les jeunes que par les femmes plus âgées, soulignant l’idée que la mode transcende les générations. Les couleurs vives sont également de retour, et je vois de nombreux Parisiens revêtir des teintes éclatantes qui illuminent la ville, apportant une touche de joie et de fraîcheur à notre environnement urbain. Ces choix audacieux montrent une envie de s’affirmer et de s’exprimer.

Mais la mode n’est pas seulement une question d’esthétique, elle est aussi synonyme de rumeurs et de discussions. J’ai récemment entendu parler de notre chère Mademoiselle Céleste, vue avec un chapeau qui, aurait dû rester dans les oubliettes de la mode. La vigilance est de mise dans ce monde, car chaque choix vestimentaire peut être analysé et critiqué. Cela dit, chaque amateur de mode sait que le vrai style réside dans l’assurance avec laquelle on porte ses choix, peu importe les murmures. Le regard des autres peut être un défi, mais il peut aussi être une source d’inspiration.

Chaque jour, mon carnet se remplit de croquis et d’idées. Je suis impatiente d’explorer encore plus de tendances et, peut-être un jour, de voyager à travers l’Europe pour rapporter des inspirations nouvelles à notre belle ville. Je rêve de découvrir comment d’autres cultures expriment leur identité à travers la mode, d’Italie à l’Espagne, en passant par le Royaume-Uni. Chaque destination offre une nouvelle palette de couleurs et de textures, enrichissant ainsi ma vision du style. Les marchés, les boutiques locales, tout est une source d’inspiration qui nourrit ma passion.

Alors, chers lecteurs, n’hésitez pas à exprimer votre style avec courage. La mode est une aventure à vivre chaque jour, une façon de célébrer qui nous sommes et comment nous voulons nous présenter au monde. Soyez inspirés, amusez-vous avec vos choix vestimentaires ! N’oubliez jamais que chaque pièce que vous portez peut raconter une histoire.

À la semaine prochaine pour de nouvelles découvertes mode.
Avec tout mon enthousiasme,
Estelle Violette

L’Écho de Paris

L’Écho de Paris, 5 Décembre 1892.

Observations: Le journal contient cinq sujets très différents, tous très courts. Il y a d’abord le temps puis des articles sur des crimes tels que des meurtres et des troubles, et même des informations sur le service de police.

Le Mot d’ordre, 6 Décembre 1892

Estelle Nanterre ou Estelle Violette

portrait of a young woman
Gallica, 19th Century Portrait

Je m’appelle Estelle Nanterre, mais mon pseudonyme est Estelle Violette. J’ai grandi dans une famille rich qui m’a offert tous les luxes du monde, en particulier les vêtements et les accessoires. Malheureusement, ma famille est tombée dans la ruine financière, et je suis maintenant mariée à un jeune soldat qui s’absente pendant des mois. Ne pouvant plus acheter les vêtements que j’aime, je me rends dans les rues de Paris à la recherche d’inspiration. Je suis une observatrice passionnée et j’emporte toujours un petit carnet dans lequel je note toutes mes idées. J’aime voir les femmes en robes brodées, des hommes en haut de forme avec leurs manteaux impeccables, et j’adore les motifs audacieux et les couleurs vives.  J’écris pour un public des gens ordinaires et des bourgeois parisiens, je crois que tout le monde devrait pouvoir être à la mode et s’exprimer à travers son style. Mon ton est clair, amical et accessible, afin que des personnes de divers endroits puissent me comprendre. Ma chronique hebdomadaire se concentre sur les tendances de la mode de la rue, ce qui est à la mode et ce qui ne l’est plus, ainsi que les ragots du monde de la mode. Je prédis souvent les tendances à venir avec succès, ce qui m’a permis de gagner un petit public fidèle qui jure par mon œil et mon sens du style.