Atelier 4, Sophie Hauck

J’ai trouvé une chronique sur la responsabilité de la presse et le but d’un roman-feuilleton dans un journal. C’était publié par le Paris-roman sur le 13 mai 1886. Ce personne pense que la presse peut donne des lecteurs une fenêtre sur la politique, l’art, les sciences, la littérature, et ma chroniqueuse, Manon Mystère, serait en d’accord avec cette position parce qu’elle croit que des journaux sont des portes ouvertes sur la connaissance.

Paris-roman, 13 mai 1886

L’interview dans la presse du dix-neuvième siècle

Le 7 Mai, 1886, un reporter qui s’appelait Pierre Giffard a écrit un article fougueux en réponse à Albert Millaud. À l’époque, Millaud était un chroniqueur qui a détesté l’ascension du journalisme et de la reportage, et il a décrit ce dégoût dans un article dans Le Figaro le 6 Mai, disant que « la Presse, c’est à dire la représentation la plus absolue, la plus répandue de la littérature contemporaine, appartient non pas au plus instruit, au plus savant, au plus spirituel, mais au mieux informé ou au plus audacieux. » Il avait peur que le lecteur français deviendrait comme le lecteur americain, qui « est encore un lecteur dans l’enfance, incapable de comprendre les grandes choses de l’art et de la littérature. » Pour lui, ce débat entre la littérature et la presse représente une lutte pour le futur intellectuel de la France. 

Dans sa réponse, Giffard a écrit que « le public français a du goût; il ne s’attachera nullement à ces billevesées américaines dont on a tant sujet de s’irriter. Non, mais il lui faut du reportage tout de même. Et ce reportage, il l’exigera de plus en plus des journaux, à la condition qu’on le lui donne sous une forme littéraire, avec le souci de ne pas le choquer, et aussi de ne pas le tromper. » Mais qu’est-ce qui différencie le journalisme américain du journalisme français ? Une différence était l’interview.

Personne ne sait certainement qui a fait la première interview, mais c’était une type du journalisme qui est devenue populaire aux États-Unis en deuxième mi-temps du dix-huitième siècle — en particulier, pendant les années 1860s. En France, c’était une conversation, une déclaration, un entretien, ou une entrevue, avant le mot “l’interview” (un anglicisme) est devenu populaire. Un journaliste demanderait une question au personnage public, et après obtenant leur réponse, le journal publierait leurs mots sur la page. Les européens ont considéré l’interview comme un article très américain, et ils étaient lents à adopter cette forme du journalisme. En fait, c’était un journaliste américain, James Creelman, qui était le premier journaliste qui a fait un interview avec le président de la France ! En 1897, Félix Faure est le premier président de la république française qui est interviewé.

Quelques années avant cet interview, Émile Zola est interviewé sur l’interview en 1893 dans Le Figaro. Zola était connu pour son travail dans la littérature avant l’Affaire Dreyfus à la fin de 1894, qui le propulse sous les projecteurs du journalisme. Mais en 1893, Zola a dit que l’interview est une forme d’art. 

 « C’est une chose excessivement grave qui, pour être bien faite, exige d’énormes connaissances, » Zola a dit. « Il faut avoir l’usage de la vie, savoir où l’on va, connaître – au moins par ses œuvres – l’homme chez qui l’on se rend, approfondir la question qu’on doit lui soumettre, savoir écouter, prendre tout ce que l’on vous dit, mais dans le sens où on le dit, interpréter avec sagacité et ne pas se contenter de reproduire textuellement. […] Non, l’interviewer ne doit pas être un vulgaire perroquet, il lui faut tout rétablir, le milieu, les circonstances, la physionomie de son interlocuteur, enfin faire œuvre d’homme de talent, tout en respectant la pensée d’autrui. 

Il a admis les soucis de Millaud, qui a dit en 1886 que la presse « appartient non pas au plus instruit, au plus savant, au plus spirituel, mais au mieux informé ou au plus audacieux. » Zola dit que, « l’interview est une chose très compliquée, extrêmement délicate, pas facile du tout. […] Les journaux devraient donc confier les interviews à des têtes de ligne, à des écrivains de premier ordre, des romanciers extrêmement habiles, qui, eux, sauraient tout remettre au point. Mais voilà : les hommes de grand talent sont employés à autre chose… Heureusement pour eux ! » Après tout, si les meilleurs talents ne font pas les interviews, « l’interview, telle qu’elle est pratiquée par ce temps de journalisme à la vapeur, [va être] bâclée en vingt minutes, rédigée à la va comme-je-te-pousse, écrite au galop sur une table de café, à côté d’un vermout ou d’une absinthe, si elle est le plus souvent un fleuve d’erreurs. » Et il a admis que les lecteurs ne se sentent pas concernés — l’interview « n’en reste pas moins l’un des principaux éléments du journalisme contemporain : d’abord parce qu’elle en est la partie la plus vivante, ensuite parce qu’elle est le joujou préféré du public ! » 

Qu’est-ce qui définit une bonne interview ? Avant tout, « c’est l’interviewer, » Eugène Dubief, le rédacteur en chef du Journal de Versailles à l’époque et écrivain d’un manuel du journalisme lui-même, a dit. « Il est entré en coup de vent; il parle comme un sifflet de locomotive, par mots hachés, haletants. Habillé à la dernière mode, il s’agite, il fait sonner son importance. C’est lui qui va chez tous les personnages en vue, grands ou petits: tel que vous le voyez, il sort de chez le Ministre, à moins qu’il ne sorte de chez la diva ou de chez l’assassin du jour. »

Quels personnages publics ont fait un interview pendant le dix-huitième siècle ? À part Zola, on peut trouver des conversations entre la presse et Jules Verne, qui était un romancier français qui a écrit Les Voyages extraordinaires, qui était une collection de romans et de nouvelles y compris Vingt Mille Lieues sous les mers, Voyage au centre de la Terre, et Le Tour du monde en quatre-vingts jours. Dans cette interview, l’interviewer était le rédacteur de Le Figaro, qui a eu une conversation en toute simplicité avec Verne pour discuter bien plus que ses livres. Le passage suivant est une partie de cette interview:

« Ce qui distingue surtout le caractère de Verne, c’est une philosophie gaie et patiente […]. Merveilleusement doué et d’une érudition encyclopédique, il est servi, dans ses travaux, par une mémoire prodigieuse.

Un jour qu’il déjeunait avec nous chez un Italien, la conversation tomba sur Rome. L’amphytrion – son voisin de droite – qui était né et logeait près du Capitole, venait d’admirer la facilité d’élocution et le langage pittoresque de son commensal qui lui avait décrit par le menu tous les monuments et jusqu’aux moindres ruines de la Ville Eternelle, quand Verne lui demanda des nouvelles d’un vieux mendiant habituellement posté au coin de la Voie Sacrée, en face de la boutique d’un pâtissier.

– Il y est toujours.

– Et le portier du Vatican a-t-il toujours sa jolie fille?

– Oui.

– A-t-on remis des marches aux escaliers du Forum ?

– Le roi l’a ordonné, mais ce n’est pas encore fait… Ah ça! monsieur, vous connaissez Rome mieux que moi, qui suis Romain. Vous l’habitez donc depuis de longues années ?

– Moi ? je n’y ai jamais mis les pieds… mais j’ai lu et je lis tous les ouvrages consacrés à votre cité natale.

Nous qui savions qu’il était sincère, nous n’en revenions pas ! »

Cette conversation représente comment l’interviewer doit faire plus que répéter ce que la personne qui était interviewé a dit. L’interviewer doit rassembler des histoires différentes pour faire un dessin de la personne que les lecteurs peuvent apprendre à connaître. Ici, ce dessin montre que Verne est un lecteur vorace qui aime lire au sujet des affaires mondiales, et peut-être cet intérêt influence ce qu’il écrit au sujet de voyager.

L’interview m’intéresse en particulier parce que j’avais être une journaliste pour un journal locale, The Daily Hampshire Gazette, tout au long de mes années à l’université, et j’aime interviewer des professeurs, des politiciens, des musiciens, et aussi mes amis et membres de famille pour mes histoires — professionnelles et personnelles. C’est pas facile d’avoir une conversation avec certaines personnes, et c’est le but d’un interviewer de trouver des thèmes intéressants dans ces conversations pour partager avec les lecteurs du journal. 

Sur une page dans La France le 14 novembre 1890, il y a une variété de rédacteurs et rédactrices qui expliquent leurs vues sur l’interview, et la citation suivante résume tous mes opinions sur ce type du journalisme que j’ai commencé au début de la lycée, et que lequel je continue aujourd’hui. 

« Si le reporter se trouve en présence d’un homme célèbre, si le sujet de l’interview est intéressant, si l’interviewé refuse de s’expliquer complètement, une véritable bataille s’engage, bataille de phrases nuancées, de sous-entendus et d’allusions.

Dans ces batailles, ce n’est pas toujours l’interviewé qui a le dessus, tant sont exacerbées les deux qualités du reporter : la ruse et l’opiniâtreté. » 

Les sceptiques sur cette page expriment leurs soucis si l’interviewer a une raison cachée.

 « Vous me demandez ce que je pense des interviews? Tout d’abord, qu’ils ont le tort d’être désignés d’un mot anglais, dont j’estropie régulièrement l’orthographe. Pourquoi ne dirions-nous pas, en français, des « entrevues »? M. Henry Fouquier écrit. « Quant à ces conversations, elles ont en soi un grand intérêt, à condition que celui qui les note et les reproduit soit très intelligent et très impartial et que l’interview ne soit ni une satisfaction offerte à la vanité ni un piège tendu à la bonne foi de qui en est l’objet. C’est cet inconvénient qui me les a fait blâmer quelquefois, redouter toujours.  »

Il y a plus de lettres favorables que sceptiques (11-4), et les supporters de l’interview disent que souvent, les personnes interviewées sont mécontentes après leurs interviews. 

M. J J Weiss décrit cette expérience. « La transformation de la chose parlée en chose écrite fait tout le désaccord entre eux. J’ai parlé trois fois en qualité de commissaire du gouvernement à la tribune du Corps législatif, sous l’Empire. J’avais conscience que ce que je disais était un pur barbouillage. Le lendemain je lisais «la séance», dans le compte rendu analytique du Journal officiel; je lisais un chef-d’œuvre de bon langage que m’avait attribué la cohorte si distinguée des secrétaires au Corps législatif. Je ne me plaignais pas, naturellement, de leur inexactitude. Le fait est qu’ils m’avaient proprement rhabillé, mais qu’ils n’avaient pu le faire sans me défigurer. Neuf fois sur dix, voilà le reportage. » 

L’interview n’est pas facile. Il y a beaucoup de problèmes éthiques que ces lettres décrivent. Mais pour moi, c’est la façon en laquelle des rédacteurs et des rédactrices peuvent communiquer avec des personnes dont l’humanité est quelque chose que la publique ne voit pas souvent. Cette opportunité est extraordinaire, et c’est pourquoi j’adore le journalisme et le reportage.

Chronique 3, Sophie Hauck

Cher lecteur, avez-vous lu Bel Ami, le roman de Guy de Maupassant sur la corruption et des scandales dans la presse ? Hier matin, j’ai commencé le livre après avoir lu les journaux comme d’habitude, à côté de mon chat, Secret, et je n’ai pas pu l’arrêter ! 

Par tombée de la nuit, j’ai fini Bel Ami, et ouah ! En tant que rédactrice dans la presse, bien sûr j’ai beaucoup d’opinions sur le texte, et j’en partagerai tous avec vous ici !

Bel Ami suit Georges Duroy, un ex-soldat de l’Algérie qui retourne à Paris. Après avoir rencontré un ancien contact, un homme puissant qui s’appelle Forestier, Duroy commence le travail au journal, où il couvre des petits événements au début, mais avec le temps, il devient le rédacteur en chef. Son ascension est grâce à Madeleine Forestier, la femme de Forestier qui aide avec le style de Duroy en premier, avant de transformer ses articles finalement avec son point de vue unique et sa compréhension profonde de l’actualité. Elle côtoie avec des hommes politiques, qui eux donnent connaissance interne qui permettent à Duroy d’exercer une influence politique. Il commence à utiliser le pseudonyme Du Roy, qui a l’air qu’il est un membre de la famille royale.

Il commence une liaison avec une amie de Forestier, une mondaine influente qui s’appelle Mme de Marelle. Mais en même temps, Duroy essaye de commencer une liaison avec Madeleine, et bien qu’elle dit non au début, leur idylle commence quand son mari, Forestier, meurt. Avec le temps, les autres rédacteurs se moquent de Duroy, parlant que sa femme écrit tous ses articles comme Forestier, et Duroy devient aigri et jaloux que peut-être Madeleine trompe. Il travaille avec la police pour découvrir cette infidélité, et il confirme ses soupçons. Bien qu’il soit couronné de succès à la fin de Bel Ami, il est tout seul. 

Cher lecteur, le grand débat sur Bel Ami maintenant est si l’écrivain Guy de Maupassant était trop pessimiste quand il a écrit ce roman. Maupassant nuit à la réputation de la presse en écrivant cet histoire, des critiques disent ! Est-ce que cette corruption passe vraiment dans les journaux en coulisse ? Mais Maupassant était un journaliste à l’époque, et il n’imaginerait pas des détails du métier pour créer une intrigue intéressante, n’est-ce pas ? 

En tant que rédactrice dans la presse, je sais direct qu’il y a la corruption, le plagiat, la misogynie dans beaucoup de journaux — c’est pourquoi je suis partie de l’industrie. En même temps, je voudrais croire que la majorité de journalistes ne veulent pas abuser de leur pouvoir pour gagner l’influence et l’amour. 

Maupassant a publié une chronique sur la causerie en 1882 — trois années avant le début de Bel Ami — qui peut rappeler certaines scènes de Bel-Ami. Il a dit « Causer! qu’est cela? Causer, madame, c’était jadis l’art d’être homme ou femme du monde; l’art de ne parai-tre jamais ennuyeux, de savoir tout dire avec intérêt, de plaire avec n’importe quoi, de séduire avec rien, du tout. » 


Je trouve que Bel Ami est un commentaire sur pas seulement la corruption dans la presse, mais aussi une histoire au sujet de la manipulation entre des collègues, des politiciens, et des amants, et pour moi, Manon Mystère, je pense que ce n’est pas trop pessimiste. Maupassant est un réaliste, et en étant un peu dramatique ou exagéré, il peut gagner les yeux de tout de France pour voir le côté obscur de la presse et la nature humaine.

Chronique 2, Sophie Hauck

Cher lecteur, est-ce que vous avez vu le débat brûlant en France cette semaine ? Si non, laissez-moi vous expliquer le débat Giffard-Millaud, et bien sûr je donnerai mon avis sur le sujet aussi ! 

Vous connaissez les deux rédacteurs, qui s’appellent Albert Millaud et Pierre Giffard ? Millaud est un chroniqueur, et Giffard est un reporter, et cette semaine, ils ont écrit deux articles au sujet des effets de la presse sur la littérature. Ils ont créé un scandale dans les pages du Figaro — une guerre des mots ! 

Le 6 mai, Millaud a écrit que « le journalisme a tué la littérature et le reportage est en train de tuer le journalisme. » En premier, quand la littérature régnait en maître, Millaud a dit qu’ « on préférait la gloire à l’argent et l’on était quelqu’un par ses idées, sa forme, son originalité propre, sa signature. » Au début du journalisme quotidien, les « hommes de valeur » dans l’industrie « ont apporté leurs mots charmants, leurs spirituelles réflexions, leurs commentaires humoristiques, » mais Millaud a continué, disant que « le journal, avec sa gloire immédiate, son gain tout de suite réalisé, sa publicité puissante, son succès rapide, s’emparait de l’écrivain et tuait le livre. »

Des lecteurs n’avaient plus l’intérêt à lire des géniaux œuvres de la littérature, et les écrivains qui, à l’époque, écrivaient ces livres ont brûlé d’envie d’avoir l’argent que les journalistes ont gagné, Millaud a écrit. Le cycle se répète, cette fois avec le reportage, qui vainc le journalisme. « La Presse, c’est à dire la représentation la plus absolue, la plus répandue de la littérature contemporaine, appartient non pas au plus instruit, au plus savant, au plus spirituel, mais au mieux informé ou au plus audacieux. » Il a peur qu’ — avec la popularisation du reportage en France — le lecteur français vont devenir comme le lecteur americain, qui « est encore un lecteur dans l’enfance, incapable de comprendre les grandes choses de l’art et de la littérature. » Il stresse que le débat entre la littérature et la presse soit vraiment une lutte pour l’esprit et l’âme de la France.

Le jour suivant, Giffard a écrit une réponse qui s’appelle Journalisme & Reportage, et il critique Millaud autant qu’il critique son opinion sur la presse. Il dit que « Millaud est le plus juvénile et le plus fin représentant d’une école que je qualifierai d’antérieure, pour ne point chagriner la coquetterie de ses adeptes. » Cette vue de la presse est vielle jeu, Giffard écrit, donc il va se rallier à la nouvelle école du journalisme quotidien. Avec des nouveaux outils comme les téléphones et les télégraphes, la presse a dû changer, Giffard écrit, et Millaud doit avoir confiance que la presse et les lecteurs français ne perdront pas tout de leur goût pendant cette évolution.

 « Le public français a du goût, » Giffard écrit. « Il ne s’attachera nullement à ces billevesées américaines dont on a tant sujet de s’irriter. Non, mais il lui faut du reportage tout de même. Et ce reportage, il l’exigera de plus en plus des journaux, à la condition qu’on le lui donne sous une forme littéraire, avec le souci de ne pas le choquer, et aussi de ne pas le tromper. »

J’imagine, cher lecteur, que vous voulez savoir ce que je pense du débat, non ? Je vois ce que Millaud dit, et je comprends ses soucis sur le futur de l’intelligence française si on n’étudie pas la littérature, l’art, et la culture en général comme on fait maintenant. En même temps, la presse nous donne de l’information importante au sujet de la politique mondiale, le gouvernement parisien, et aussi, la nouvelle en art et culture ! Sans cette information, on perd une autre vue du monde — en particulier, pour la classe moyenne, qui peut-être ne peuvent pas accéder à la littérature mais qui souhaite gagner la connaissance.  
Sous l’article de Millaud, il y a une partie du journal qui s’appelle Les Échos de Paris. Ce fait, cher lecteur, m’explique exactement qui va gagner cette guerre entre la littérature, le journalisme, et le reportage, qu’on le veuille ou non.

Manon Mystère

[Recueil. Oeuvre de Adams & Stilliard. Photos-cartes de visite]
Adams, Arthur Walton (1842-1934). Photographe (Gallica)

Manon Mystère est une chroniqueuse qui habite à Paris avec son chat. Ensemble, ils lisent beaucoup de journaux tous les jours — Le Figaro, Le Petit Parisien, Le Journal Des Débats — autour d’une tasse de chocolat chaud pour Manon, et un bol de lait pour son chat, qui s’appelle Secret. Manon pense que la liberté de la presse est première, et elle veut écrire des articles qui protègent cette liberté et combattent contre la censure. 

Elle a essayé de travailler à son journal préféré à Paris, mais seuls des hommes y travaillent, et ils étaient dédaigneux quand elle a essayé de faire un entretien d’embauche. Elle a considéré utiliser un pseudonyme masculin pour publier ses chroniques, mais elle connaît d’ autres femmes dans l’industrie du journalisme, et elle veut utiliser sa féminité pour gagner les meilleures interviews, ragots, et d’ autres informations qui intéressent ses lecteurs. 

Les gens que Manon Mystère côtoie viennent de tous les domaines de la vie, donc elle entend la plus fraîche nouvelle au sujet de la politique, l’art, la littérature, et les autres sujets que tous les Parisiens trouvent intéressants. Personne ne sait qu’elle est la vraie Manon Mystère, alors elle doit se faufiler dans les rues de Paris en silence.

Chronique 1, Sophie Hauck

Qu’est-ce que c’est la responsabilité de la presse, vous vous demandez ? Pour moi, Manon Mystère, la presse doit montrer à tout le monde les histoires qu’ils ne voient pas souvent — ou peut-être, ce qu’ils ne peuvent pas voir. Par exemple, s’il y a une boulangère qui se lève tôt chaque matin pour faire le pain que tout le village mange, la presse devrait écrire un portrait d’elle. Qu’est-ce qu’elle aime faire en plus de cuire, et est-ce qu’il y a des faits intéressants ou surprenants de sa carrière que personne ne sait pas ? En partageant ces histoires jamais racontées, des journalistes peuvent honorer les vies des gens quotidiens — les boulangers, les éboueurs, les facteurs… 

Ou la presse devrait dévoiler la corruption dans ces industries. Peut-être cette boulangère ne paye pas d’impôts en échange de donner du pain gratuit aux élus. Ça n’est pas juste, mais ces affaires louches peuvent passer s’il n’y a pas quelqu’un qui surveille le gouvernement, les chefs d’entreprises, et les autres gens puissants en société. Aux États-Unis, il y a deux expressions qui représentent mon attitude sur la responsabilité de la presse: « Democracy dies in darkness,  » et « Sunlight is said to be the best of disinfectants. » En français, cela veut dire que la démocratie meurt dans le noir, et la lumière du soleil est le meilleur désinfectant. En d’autres termes, la démocratie ne fonctionne pas — ou ne dure pas — sans la presse parce que de la corruption est l’ennemi de la démocratie, et des journalistes révèlent la corruption. En fait, ce sont les chiens de garde qui protègent les intérêts des citoyens. 

En ce moment, je dois dire que mes espoirs ou mes attentes de la presse ne sont pas réalistes à l’heure actuelle. Pendant cette époque, la presse est un commerce, et souvent leur style est trop simpliste. Par exemple, si quelqu’un meurt, l’article qui annonce leur mort ne décrit pas les détails de leur vie — leurs rêves ou leurs passions. Maintenant, les journalistes n’ont pas un esprit volontaire ou un sens du devoir quand ils écrivent. Ils essaient de vendre autant de journaux que possible sans trop d’efforts, et puis ils ne découvrent pas les détails cachés de la vie quotidienne. Ils ne mettent pas au jour les secrets du gouvernement. Ils ne se rendent pas compte qu’ils pourraient gagner plus d’affaires s’ils écrivaient plus d’articles significatifs qui ajouteraient de la valeur au public français. Par exemple, si la boulangère ne paye pas ses impôts parce qu’elle a fait un marché de façon déloyale avec ses élus, le public français veut savoir au sujet de cette corruption. Et ils veulent lire les profils sur leurs voisins parce que la réalité intéresse les vrais gens.

Au futur, j’imagine un monde en lequel la presse écrit au sujet de chaque topique — de la santé, du sport, de la religion. On aime admirer de l’art, du cinéma, de la cuisine. Pourquoi est-ce qu’on ne peut pas admirer le journalisme en tant qu’art ? Pour moi, Manon Mystère, la presse a une responsabilité essentielle, alors les journalistes doivent ressentir ce sentiment de responsabilité. Puis, ils peuvent gagner plus de responsabilité et écrire au sujet des topiques plus intéressants que la vie quotidienne. Ils peuvent avoir des conversations avec des leaders mondiaux, des célébrités, et puis, quelqu’un deviendra connu parce qu’un journaliste a écrit au sujet de cette personne. En fait, les journalistes du futur deviendront connus parce que ce qu’ils en écrivent est important. Bien sur, la responsabilité de la presse n’est pas au sujet de gagner de l’adoration, mais je sais que si on confie plus d’attention aux journalistes, ils nous récompenseront en assurant que la démocratie ne meurt pas dans le noir. Après tout, la lumière du soleil est le meilleur désinfectant.

L’Interview: Un portail dans l’esprit

L’Interview

“C’est l’interviewer. Il est entré en coup de vent; il parle comme un sifflet de locomotive, par mots hachés, haletants. Habillé à la dernière mode, il s’agite, il fait sonner son importance. C’est lui qui va chez tous les personnages en vue, grands ou petits: tel que vous le voyez, il sort de chez le Ministre, à moins qu’il ne sorte de chez la diva ou de chez l’assassin du jour.” ~Eugène Dubief

“— C’est une chose excessivement grave qui, pour être bien faite, exige d’énormes connaissances.  Il faut avoir l’usage de la vie, savoir où l’on va, connaître  au moins par ses œuvres  l’homme chez qui l’on se rend, approfondir la question qu’on doit lui soumettre, savoir écouter, prendre tout ce que l’on vous dit, mais dans le sens où on le dit, interpréter avec sagacité et ne pas se contenter de reproduire textuellement. […] Non, l’interviewer ne doit pas être un vulgaire perroquet, il lui faut tout rétablir, le milieu, les circonstances, la physionomie de son interlocuteur, enfin faire œuvre d’homme de talent, tout en respectant la pensée d’autrui.” ~Émile Zola interviewé sur l’interview

“1873 : Jules Verne interviewé par le Figaro”

Mes questions:

  • Quels journalistes qu’on a analysé ont fait un interview ?
  • Quelles personnalités étaient interviewé au 19e siècle ?
  • Qu’est-ce des lecteurs gagnent d’un interview qui est different qu’un article ?
  • Quelles qualités ont défini les meilleurs interviewers au 19e siècle ?
  • Pourquoi est-ce que les Français utilisent un mot américain pour décrire ce type d’une conversation ? Est-ce que c’est une idée qui vient des États-Unis ?
  • Quelle est la difference entre l’interview au 19e siècle et l’interview moderne ?

« J’accuse… ! » par Émile Zola

Émile Zola

Zola est né en 1840 à Paris. Il était un romancier, critique et militant politique français, connu pour son intervention dans l’Affaire Dreyfus.

La cour martiale d’Alfred Dreyfus, illustration tirée du Petit Journal, Décembre 1894.

Qu’est-ce que c’est L’Affaire Dreyfus ?

Pendant La IIIe République, Capitaine Alfred Dreyfus était accusé de la trahison parce que quelque gens ont pensé qu’il a vendu des secrets militaires a l’Allemagne en 1894. Beaucoup de Français ont cru qu’il était coupable. Dreyfus était juif, et il y’avait un mouvement antisémite contre lui.

En 1896, il y’avait nouvel indice que Ferdinand Walsin-Esterhazy était coupable. Un mouvement des Dreyfusards (des Français pour la disculpation de Dreyfus) a commencé, et le fondateur du journal L’Aurore, Georges Clemenceau, était un membre connu.

« J’accuse… ! »

Au début de 1898, sur le 13 janvier, Zola a écrit « J’accuse… ! » — une lettre ouverte au Président de la République, Félix François Faure.

En cette lettre, Zola dit que…

  • Dreyfus est innocent
  • Le lieutenant-colonel du Paty de Clam est le chef de la corruption tout autour L’Affaire Dreyfus
  • Beaucoup de chefs militaires ont collaboré pour dissimuler l’innocence de Dreyfus, et la culpabilité de Walsin-Esterhazy
  • L’Affaire Dreyfus laisserait une tache sur la France et La IIIe République
Représentation dans un journal d’Émile Zola au tribunal lors de son procès pour diffamation de l’armée française, 1898.

La diffimation

En accusant Walsin-Esterhazy, Zola et Clemenceau ont fait l’objet d’un procès.

Disant que Zola a diffamé Walsin-Esterhazy et des autres chefs militaires pourrait être une forme de la censure, mais c’était aussi la façon en lequel Zola a gagné de l’attention pour sa chronique et l’innocence de Dreyfus.

« J’accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d’avoir été l’ouvrier diabolique de l’erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d’avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.
J’accuse le général Mercier de s’être rendu complice, tout au moins par faiblesse d’esprit, d’une des plus grandes iniquités du siècle.

J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l’innocence de
Dreyfus et de les avoir étouffées, de s’être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l’état-major compromis. »


« Telle est donc la simple vérité, monsieur le Président, et elle est effroyable, elle restera pour votre présidence une souillure. Je me doute bien que vous n’avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le prisonnier de la Constitution et de votre entourage. Vous n’en avez pas moins un devoir d’homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Ce n’est pas, d’ailleurs, que je désespère le moins du monde du triomphe. Je le répète avec une certitude plus véhémente : la vérité est en marche et rien ne l’arrêtera. C’est d’aujourd’hui seulement que l’affaire commence, puisque aujourd’hui seulement les positions sont nettes : d’une part, les coupables qui ne veulent
pas que la lumière se fasse ; de l’autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu’elle soit faite. Je l’ai dit ailleurs, et je le répète ici : quand on enferme la vérité sous terre, elle s’y amasse, elle y prend une force telle d’explosion, que, le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. »


Pour Zola, L’Affaire Dreyfus représente une lutte ou bataille entre quels thèmes ? Quelles métaphores est-ce qu’il a utilisé pour illustrer cette lutte ?

Comment est-ce que vous pensez que « J’accuse… ! » a changé la role de la presse après 1898 ? Est-ce que vous pensez que la presse française moderne est influencée par « J’accuse… ! »