Mes Deux Sous sur le Reportage

9 mai 1886

Inès Moreau

Dans le monde surpeuplé du journalisme parisien, deux personnages, Albert Millaud et Pierre Giffard, se disputent l’état de notre presse. Millaud voit dans le journalisme un poison qui infecte le cœur de notre presse. Il prévient : « Le journalisme a tué la littérature et le reportage est en train de tuer le journalisme. Rien ne tuera le reportage ; il mourra de lui-même. C’est le dernier mot de la décadence littéraire d’une époque ; c’est l’homme de lettres remplacé par le concierge » (Millaud, 1886). Pour lui, le journalisme et le reportage a dégradé non seulement notre profession, mais aussi l’art sacré de la littérature.

Je déplore également le déclin des reportages intelligents et nuancés qui caractérisait autrefois le journalisme français. Mais au contraire de Millaud, je pense que ce déclin ne signifie pas la fin ; il nécessite plutôt une réinvention, une purification de l’objectif. Le journalisme de reportage n’est pas un ennemi qu’il faut vaincre, mais un art qu’il faut se réapproprier. Mon travail, soigneusement recherché et profondément documenté, est souvent rejeté au profit de nouvelles sensationnelles qui promettent des histoires frivoles plutôt que d’éclairer. Combien de fois mes articles réfléchis, nés de mois de recherche, ont-ils été abandonnés au profit d’histoires insignifiantes de scandales ou de jeux politiques ? Je vois une alternative, qui me rapproche de la vision de Giffard d’un journalisme qui élève notre domaine au lieu de le dévaloriser.

Giffard, au contraire de Millaud, embrasse le reportage, envisageant un avenir où les reporters ne sont pas de simples ragots, mais des chroniqueurs éclairés de l’époque. Il affirme : « Millaud croit que le reportage ira toujours en abaissant le niveau du journalisme. Et moi je crois qu’il l’élèvera, par le recrutement d’un personnel de plus en plus instruit. Le journaliste de l’avenir sera comme ces mécaniciens des métiers nouveaux, qui font à eux seuls la besogne de plusieurs tisseurs du vieux système » (Giffard, 1886). L’idéal de Giffard d’un journaliste intellectuel, capable d’enrichir le discours public, correspond profondément à mes aspirations. Je souhaite être l’une de ces journalistes qu’il décrit, un journaliste capable de donner de l’importance à n’importe quelle histoire, transformant même le banal en quelque chose qui mérite d’être contemplé.

Cependant, je vois aussi la nécessité de s’adapter. Le journalisme ne peut prospérer s’il s’aliène le public qu’il cherche à servir. Il est essentiel, en tant que femme éduquée dans ce domaine, de composer mes articles de manière à la fois intelligente et accessible. Mes lecteurs, en particulier ceux qui appartiennent aux cercles dynamiques et judicieux de Paris, s’attendent à un certain niveau de raffinement dans ma prose, mais ils recherchent également des histoires qui reflètent leurs expériences concrètes. À cet effet, Millaud a raison : la profession se compose de nombreux hommes qui, lorsqu’ils arrivent dans les hautes sphères de la société parisienne, abandonnent leur devoir d’information pour se plonger dans des activités triviales. Ils abandonnent la substance pour le spectacle, choisissant d’amuser plutôt que d’éduquer. Cette pourriture au sommet doit être éliminée si nous voulons restaurer l’honneur du journalisme.

À cet égard, le reportage intelligent a besoin d’une révolution, non pas pour être mis de côté comme le suggère Millaud, mais pour être réformé, restructuré et enrichi d’intégrité. Nous devons nous concentrer sur les histoires qui comptent, celles qui remettent en question le status quo, plutôt que sur celles qui se content de titiller les masses. Trop souvent, l’essentiel est rejeté comme ne méritant pas d’être publié. Nous devons nous interroger: « Quel est le but de notre journalisme ? »

Entrons donc dans cette époque de réforme avec un effort renouvelé en faveur de la qualité et de l’intégrité. Prenons en compte les avertissements de Millaud sur les dangers de la décadence, mais aussi la foi de Giffard dans le potentiel du journalisme à éduquer et à élever. Nous devons résister à l’attrait des titres faciles et, au contraire, élaborer des récits qui s’adressent à l’intellect et à au cœur de nos lecteurs. Il faut libérer le journalisme des griffes de la médiocrité et rappeler au public sa valeur. C’est seulement de cette façon que nous pourrons honorer l’esprit du journalisme et protéger l’intégrité de la littérature. 

Inès Moreau

Geneviève de Carcassonne: Une belle femme sans amant

« La Presse. Le Journaliste ». En tant que femme écrivant dans un monde dominé par les hommes, je suis ici pour dire que je suis une femme, que je suis un écrivain, et que je vais devenir de plus en plus audacieuse avec les développements modernes de la société. Je n’attendrai pas que les choses changent, je suis le changement. En tant que défenseur du modernisme, du mouvement et de la croissance dans un sens gauchiste, je suis la candidate idéale pour apprécier la position futuriste de Monsieur Pierre Giffard sur le reportage. Cependant, je ne suis pas intéressé par « les chemins de fer, les télégraphes et les téléphones » qui, comme Giffard nous le rappelle, ont transformé le monde. De plus, je ne suis pas intéressé par une forme scientifique, formelle et sans passion de faux journalisme déguisé sous le pseudonyme de « Monsieur Reportage ». Oui, j’apprécie la facilité. Mais je refuse de sacrifier l’amour, le soin et l’inventivité de mon travail. La lettre d’amour à l’écriture désordonnée, l’enveloppe fermée par un baiser rouge, sont devenues le télégraphe stérile d’un jeune homme à son amante. L’odeur des fleurs qui s’épanouissent lors d’une promenade dans Paris est devenue l’odeur de la pisse et de la fumée des chemins de fer. Je veux la liberté politique, j’aime le progrès et la justice, mais dans ce débat, je suppose que Geneviève de Carcassonne prend la forme d’une vieille dame grincheuse.

Si nous continuons à défendre et à accepter le reportage, nous ne ferons que contribuer à la nouvelle ère de la littérature industrielle, qui empoisonne notre société et vide ce monde de toute trace d’imagination. Je suis une personne positive, passionnée et joyeuse, et je recule devant la progression de ce petit enfant faible et affamé qu’est le monde de la vraie littérature à l’heure présente. Merci, Millaud, pour votre résumé éloquent et concis : « Le journalisme à tué la littérature et le reportage est en train de tuer le journalisme ». Nous ne devons pas prendre la forme de Médée et tuer notre fille. Nous ne devons pas non plus l’oublier ou la laisser derrière nous. Le reportage est une déclaration sans opinion, sans commentaire. C’est une belle femme sans amant, une bouteille de vin avec un trou au fond, un radis sans beurre, un vieil homme qui marche sans son écharpe par une froide nuit d’hiver. 

Où est le feu ? Où est l’amour ? Je propose un challenge à tous mes lecteurs, mais surtout aux femmes : prenez un cahier. Quittez la maison. Quittez vos enfants, votre mari, tout. Dites que vous faites les courses s’il le faut. Allez marcher le plus longtemps possible dans Paris. Souriez à ceux que vous voyez, engagez la conversation. Regardez avec vos yeux, mais aussi avec vos autres sens. Pensez à ce que vous sentez, à la sensation de l’air sur vos joues, à la sensation des pavés sous vos pieds. Notez tout cela et précisez vos descriptions. Si vous remarquez quelqu’un d’intéressant, de charmant ou un peu bizarre, parlez avec lui, posez des questions. Notez ce que la personne dit. Mais ici, mes amis, allez plus loin. Écrivez ce que vous pensez de ce qu’ils disent, et écrivez pourquoi ils l’ont dit. 

Quel est le contexte ? Pourquoi les gens sont-ils comme ils sont ? Tout le monde peut être chroniqueur, à condition de pousser son esprit jusqu’à la réflexion, jusqu’à l’attention véritable. Le reportage est construit sur une rhétorique du mensonge. La vérité ne se trouve que quand nous regardons au-delà de la surface, quand nous nous interrogeons et écrivons non seulement pour divertir mais aussi pour comprendre, et pour nourrir nos imaginations et nos âmes. Je suis d’accord avec Millaud sur sa position contre le reportage, et j’espère que chacun de mes chers lecteurs va créer ses propres histoires face à cette sécheresse de la vraie littérature. Je reviendrai la semaine prochaine avec une autre chronique animée – la prochaine fois, je vous assure que je redeviendrai coquin, indulgent et joyeux. Pour l’instant, mes amis, je vous remercie d’avoir lu une autre chronique de Geneviève de Carcassonne.

Françoise Francillon : Les écrivaines et le changement

À ce moment, presque tout le monde a lu le débat Giffard-Millaud, et tout le monde a une opinion à propos du journalisme, du reportage, et de la littérature. Toutes vos opinions sont valides, bien sûr, mais je veux ajouter une autre voix dans cette conversation.  

Je veux dire, très clairement, que Millaud a tort et que le journalisme n’a pas tué la littérature. Bien sûr, je suis un peu biaisé parce que je suis journaliste, mais cela veut dire que je comprends le journalisme et le reportage meilleur que la majorité des gens. Je suis aussi en train d’écrire un roman (et vous êtes les premiers qui savent cela!) alors je comprends le monde et l’industrie littéraire.  

Je suis d’accord avec Giffard quand il dit que la littérature est en train de changer, pas mourir. Les changements sont nécessaires pour la continuation de la vie, en fait. Comme Giffard dit, le monde a changé, mais ce qu’il n’a pas dit est que ces changements ont affecté le genre aussi. L’augmentation des droits des femmes dans les décennies récentes veut dire que maintenant, l’éducation est plus accessible pour les filles. Elles apprennent à lire et à écrire, et deviennent la prochaine génération des écrivaines et journalistes. Elles ont rencontrées la difficulté d’être publiées dans le monde littéraire avant les journaux, dans un monde contrôlé par quelques hommes puissants. Maintenant, elles ont quelques petits espaces dans le journalisme, qui est plus démocratique et diverse que la littérature. Et personne ne sait ce qui peut passer dans le futur – peut-être notre société est en train de voir les voix et les expériences des femmes comme importantes dans le journalisme et la littérature. Peut-être qu’il sera des journaux complètement écrits par les femmes et une société qui valorise leurs idées. Mais nous ne savons pas ce qui peut passer sans essayer de nouvelles choses et changer notre culture littéraire. 

Cela, l’augmentation des expériences des femmes dans la presse, sera aussi un grand changement, et j’ai peur des réactions négatives, toujours avec le même point – qu’aucun changement “détruit la littérature.” Si les femmes peuvent détruire la littérature, ou si le reportage peut tuer le journalisme, peut-être qu’ils sont trop faibles pour rester. Mais si ces choses changent le monde d’écriture sans le détruire, nous sommes près d’un âge d’or avec les nouvelles opinions et formes d’écriture. Peut-être tous ces changements ne marchent pas – chaque idée ne marche jamais – mais ils forcent l’industrie de vraiment penser à son produit et le défendre avec passion ou le changer avec le monde. Ces deux options donnent le vigueur et l’esprit à un industrie qui en a besoin. Tous les développements que vous adorez dans l’industrie étaient nés par un changement que les gens ont opposé quand il était courant.  

Si vous n’aimez pas le reportage, je veux vous dire que vous ne devez pas lire chaque mot du journal. Lire les faits divers, les feuilletons, tout ce que vous voulez, et éviter le reportage. Mais si vous aimez ce changement, cette fenêtre qui nous montre un nouveau monde, il est important qu’il continue d’exister et d’évoluer pour changer le futur du journalisme. Je sais que vous avez peur – les changements me font peur aussi. Mais ils sont nécessaires et ils passent toujours. Quelquefois ils sont même la meilleure chose qui peut passer. Alors, si vous êtes d’accord avec Millaud et pensez que le reportage est en train de tuer le journalisme, attendez quelques semaines, continuez votre vie, lirez un des beaux romans qui a été publié dans les années dernières, et revenez à cette question quand le reportage n’est plus nouveau et effrayant. Quand vous attendez ce moment, je serai ici avec mes chroniques.

Anaïs d’Avignon: Les Rues du Futur

Quand je me réveille le matin, je reconnais une odeur qui vient de la rue. La plupart des gens diraient qu’ils reconnaissent le matin par le sons. 

– Le journal! Les ragots, la politique, et plus! Venez!

Mais, pas moi. Je reconnais le matin par l’odeur. C’est l’odeur de papier et l’encre. Pourquoi? Quand j’etais une jeune femme, je travaillais dans une usine qui produit et imprime des journaux. Je me souviens d’une odeur comme si c’était hier. Je me souviens aussi des hommes qui me criaient parce que j’étais lent et qui n’attendait pas grand-chose de moi. Mais, pendant que je me réveille, j’oublie ces mauvais souvenirs. Maintenant, je veux lire la chronique d’aujourd’hui! 

Je m’habille et descend des escaliers de mon immeuble. Quand j’ouvre la porte, deux petits garçons courent trop vites à côté de moi. J’entends leur mere.

– Arrêtez! Maintenant! Excusez-vous!

Les garçons tournent autour de moi.

– Désolée, mademoiselle. 

Je ris, et continue dans la rue. Les rues de Paris me surprennent chaque jour, parce qu’elles changent chaque jour! Je remarque les styles des femmes. Les chaussures des femmes créent les sons dans la rue, et leurs manteaux bougent avec le vent. Au printemps, les fleurs sur les jupes assortissent les fleurs sur les arbres. La scène que je vois me reconnait ses faits divers, dans Le Petit Journal. Tout le monde dans la rue a eu une vie bizarre et unique. Les faits divers soulignent l’importance des vies ordinaires, qui peut devenir une vie extraordinaire, et les histoires qui sont réelles, mais sont comme un roman. J’adore ce journal pour cette raison. 

Les enfants vont à l’école à cette heure, et les adultes ont pris de l’argent de leurs poches pour acheter un chronique. Je regarde chaque personne. Les hommes riches en longs manteaux et chapeaux prennent un chronique aux garçons qui crient pour vendre des journaux. Les femmes les prennent aussi, mais je vois leur appréhension parce que les hommes regardent fixement. Je crois qu’ils doutent de la capacité des femmes à comprendre et à apprécier les journaux. Je reconnais les hommes dans l’usine de papier, qui criaient à moi, parce qu’ils pensent que je suis bête. Ils pensent je ne peux pas comprendre les complexités des nouvelles. 

Les chroniques sont toutes différentes. Mais, je pense que tous sont, en réalité, créés pour les hommes. Les hommes qui peuvent créer les grandes carrières, et qui peuvent attendre l’école pour plus de temps. Mon cher lecteur, je veux offrir une perspective différente. Qu’est-ce que se passerait si les femmes apprenaient les compétences nécessaires pour rejoindre le marché du travail et en apprendre davantage sur l’économie et la politique? Malheureusement, nous ne pouvons pas compter sur les hommes pour cela. Nous devons former notre propre communauté. Est-ce qu’il y a une meilleure façon pour créer cette communauté que distribuer des chroniques, spécifiquement pour le pouvoir des femmes? Ça, c’est ce que je veux créer. Considérez-moi comme votre sœur, qui veut vous aider dans la recherche d’ une meilleure vie. Si vous avez un homme dans sa vie qui vous opprime, n’avez pas peur! Cette chronique, c’est notre petit secret. Allez à droite dans la rue après le kiosque pour lire les journaux, et marcher pendant deux minutes. Une jeune femme vous recontrera, et donner la chronique, pour un sous. 

Après ma promenade dans la rue, je retourne à mon appartement. Le retour n’est pas long, mais je marche avec enthousiasme. C’est un nouvel âge, avec de nouvelles idées, et les femmes sont à l’avant-garde. Les rues sont bruyantes avec les conversations! Je vois les petites filles avec leurs jupes et petits chausseurs, qui marche à l’école, et je souris. Je sais que l’avenir est brillant!

La Marquise de Mimizan: Ragots de la rue

Mes amis –

Cette semaine à Paris, les rues sont remplies de ragots – plus que d’habitude. Une promenade dans la ville il y a quelques jours a révélé les secrets les plus juteux de la ville. 

La semaine dernière, le cadavre d’un homme a été découvert derrière un restaurant à Paris, une balle dans la tête. Les détectives au scène de crime ont decidé que c’était un suicide, et pendant plusieurs jours, les parisiens ont cru cette explication. Mais récemment, quelques personnes ont formé de nouvelles idées. À l’extérieur d’un magasin au coin, un groupe de quatre ou cinq femmes bien habillées discutent des faits. Ils croient que c’était un meurtre.

Évidemment, la femme de cet homme, que nous appellerons Mme. P, avait un petit ami qu’elle avait visité en secret pendant plusieurs mois. Mais son mari a commencé à soupçonner qu’elle le trompait. Tard dans la nuit, par coordination ou coïncidence, les deux hommes ont échangé des mots derrière le restaurant. La conversation s’est transformée en cris, et le petit ami a sorti un pistolet. 

Une femme du groupe dit que le petit ami a été blessé, mais une autre nie. Elle travaille dans un hôpital près du restaurant, dit-elle, et ils n’ont reçu aucun patient avec des blessures par balle cette nuit. Elle insiste qu’il s’est échappé sans être grièvement blessé. Une autre femme dit qu’elle a entendu que la femme et son petit ami avaient maintenant l’intention de fuir le pays ensemble.

Dans un quartier de l’autre côté de la ville, j’entends des plaintes au sujet d’un chien qui terrorise les voisins, parce qu’il n’arrête jamais d’aboyer. Toute la journée et toute la nuit – quand les bonnes sortent les poubelles, quand les pères rentrent du travail, quand les mères mettent leurs enfants au lit – le chien aboie. 

La propriétaire de ce chien, Mme. A, est plutôt âgée et souffre de solitude depuis le décès de son mari l’année dernier, disent les voisins. Cette solitude l’a poussée à prendre un chien de la rue. Les voisins ont parlé directement à Mme A en plus d’alerter la police, mais rien n’a été fait. 

Deux adolescents rentrent de l’école en portant leur uniforme et leurs sacs à dos. Une des bonnes, affirme l’une, est devenue si furieuse qu’elle a jeté une pierre dans la fenêtre de Mme A. Cela a provoqué un fort cri. Mme. A a menacé d’obtenir une ordonnance restrictive contre cette bonne et a demandé qu’elle soit virée.

Dans un quartier plus modeste, beaucoup de gens sont en colère contre le facteur. Ils disent qu’il arrive irrégulièrement, parfois une semaine sans rien recevoir. Le facteur, disent-ils, est un ivrogne. Il ne se sent pas concerné par son travail. Quand le courrier est arrivé, c’est en désordre. Les gens reçoivent du courrier qui appartient à leurs voisins. Les enveloppes sont déchirées, pliées, et endommagées. Une femme âgée affirme que, en raison du comportement négligent du facteur, elle n’a toujours pas reçu l’invitation au mariage de son fils. Une jeune mère répond que, la connaissant, elle n’a peut-être pas été invitée.

Enfin, une pièce de théâtre a suscité un certain débat cette semaine – mais pour les mauvaises raisons. Selon un groupe de jeunes femmes à l’extérieur du théâtre, l’acteur principal a plus de trois enfants hors mariage. Plusieurs femmes ont affirmé qu’il avait promis de les épouser, mais puis il les a quittées pour poursuivre sa carrière. L’acteur a nié les allégations, affirmant que ces femmes veulent juste la célébrité et l’argent.

Je suis vraiment enthousiaste d’entendre comment ces histoires se développent. De plus, mes sources me disent qu’une famille aristocratique très populaire attend un enfant. J’enquêterai sur cette histoire la semaine prochaine.

À la prochaine,

La Marquise de Mimizan

Geneviève de Carcassonne: La Reine de la Rue Mouffetard

À mes chers lecteurs,

Je ne vous écris pas depuis les sources d’eau chaude d’Islande, le désert du Maroc ou les marchés du Liban, mais depuis une rue de Paris qui représente un vaste éventail de goûts, de sons, d’odeurs et de sensation. Cette rue, c’est la mouffe, ou pour mes lecteurs étrangers – et par étrangers, j’entends non parisiens, et par non parisiens, je veux dire malchanceux – la rue Mouffetard. Cette rue du 5ème existe depuis que les Romains étaient là, il y a près de 2000 ans, et je les imagine occupés sur les pavés. Et me voilà, flânant sur la colline Sainte-Geneviève, me sentant la reine du monde, ou du moins la reine des patrons de la mouffe. 

Ah Place Monge, pourquoi me narguer avec vos vins chers ? Le vigneron, avec sa cape couleur de minuit et ses yeux verts étincelants, crie comme un faucon :

«Femme ravissante, goûte ce cabernet sauvignon, je t’en supplie ! »

« Chéri, il est seulement l’heure de déjeuner, essaie plus tard,» je rigole, mais il m’attrape par le bras, m’attire à lui et me verse dans le gosier un verre du plus somptueux des vins rubis. Mais alors, le voyage doit continuer, j’ai une petite chronique à faire pour mes adorables lecteurs, et elle ne peut pas s’arrêter au vigneron.

Je continue à remonter la rue étroite, et l’odeur incroyablement piquante des fromages envahit mes sens. J’ai l’impression d’être dans un champ fleuri de toutes sortes de fleurs sauvages. Si le vendeur de vin pensait avoir la meilleure chance, il ne sait pas que le marchand de fromage a bien plus de chances de gagner mon cœur, même s’il est petit, jovial et rose comme une tomate trop mûre. 

« Fromage de chèvre infusé à la lavande pour la bella donna, » s’exclame-t-il en plaçant dans ma main tendue un épais morceau de fromage crémeux sur une brochette.

J’ai les genoux qui tremblent à l’idée de manger ce fromage corsé qui embaume la rue et nous bénit tous. Les chèvres doivent manger l’herbe la plus fine de toute la France pour produire un tel nectar. 

Je continue. Le fruitier, avec son stand à quatre roues et son pantalon en lambeaux, tire sur ma jupe. C’est le mercredi des cendres ? Non, ce n’est qu’un peu de terre de la ferme sur son front. 

Sa bouche est cousue de timidité. « Oui, mon cher ? » Je lui demande.

Il me regarde comme un chiot.  « Madame veut-elle goûter une figue ? »

Au moment où il me tend une figue massive, l’apiculteur, grand et fort, dépose une cuillerée de miel doré sur le fruit, en me faisant un clin d’œil.

Je ne peux pas m’en empêcher. Je demande : « Monsieur, vos bras sont-ils couverts de piqûres d’abeilles ou êtes-vous simplement incroyablement fort ? »

Il devient rouge vif et les coins de sa bouche se retroussent, mais sa femme, la fabricante de bougies, s’avance vers nous, l’air de vouloir me verser de la cire chaude sur la tête. 

« Bon après-midi, alors, » je crie joyeusement, mes bottes brillantes claquant sur la route pavée et vers de nouveaux délices. Il y aura des foulards de soie de toutes les couleurs, des parfums à essayer, des crêpes à dévorer, du tabac à goûter et bien d’autres personnes intéressantes à rencontrer au cours de ce voyage.

À mes chers lecteurs : citoyens du monde, bohèmes, intellectuels, hommes et femmes, chats et chiens… Je vous exhorte à sortir et à vous pavaner dans les rues de Paris, en particulier sur les marchés. Il y a tant de personnages fascinants à rencontrer, et nous pouvons apprendre beaucoup les uns des autres. Plus important encore, nous pouvons rapprocher nos classes et nos identités en cultivant le sens de l’amusement, du plaisir et de la joie. Je quitte la rue Mouffetard en sentant l’odeur d’un saloon, d’un champ de chèvres, d’un vignoble, d’une ruche. Je suis plus léger et j’ai le ventre plein. Maintenant, il est temps de me détendre dans mon appartement et de lire les derniers écrits de Delphine de Girardin, ma chère amie. 

Bisous,

Geneviève de Carcassonne

Le Silence des Voix

4 Octobre 1873 -
Inès Moreau 

En traversant les rues de Paris, les grands boulevards si méticuleusement façonnés par le baron Haussmann et l’industrie vigoureuse qui fait avancer cette ville, je ne peux m’empêcher de réfléchir aux mains qui alimentent cette croissance rapide. Notre ville si chère brille de la lumière du progrès, mais cette lumière jette une ombre profonde sur des nombreuses victimes oubliées – les immigrés, les femmes et les enfants qui travaillent sans repos dans nos usines.

La classe ouvrière, en particulier les femmes que je rencontre, se trouve au cœur de cette structure, mais reste invisible aux yeux de ceux qui profitent de leur travail. C’est pour eux que j’écris, pour leurs voix que je dédie cette rubrique. Des rues animées de Belleville aux usines mal éclairées de Saint-Denis, j’ai rassemblé les histoires de ces personnes, leurs luttes, leurs espoirs et leur endurance silencieuse.

Prenons l’exemple des jeunes filles que j’ai rencontrées dans une usine textile de Saint-Denis. Ici, l’air est chargé de l’odeur des machines, le bourdonnement constant des métiers à tisser étouffe même le son de la pensée. Ces filles, dont certaines n’ont pas plus de douze ans, sont à la base de la production. Elles se lèvent avant l’aube, les mains fatiguées par le travail sur les bobines de fil qui tissent le tissu même de la mode parisienne. Pourtant, elles ne se plaignent pas – elles ne peuvent pas se le permettre.

La transformation de Paris sous Haussmann a laissé de nombreux coins de la ville négligés, oubliés par les architects du progrès. Alors que les grandes avenues affichent leurs triomphes, les ruelles étroites où vivent ces ouvriers restent surpeuplées et insalubres. Ce contraste saisissant entre la vie des privilégiés et celle de la classe ouvrière reflète les véritables priorités de notre société.

Le bien-être de ces factions est souvent considéré comme sans importance par l’élite, qui ne voit dans la classe ouvrière qu’un moyen de parvenir à ses fins. Combien de nos bourgeoises, parées des plus belles soieries, savent-elles que les vêtements qu’elles portent ont été touchés par les mains fatiguées des jeunes ? Ne comprennent-elles pas que derrière chaque dentelle délicate et chaque ruban de satin se cache l’histoire d’une souffrance ?

Bien que ces immigrés, ces femmes et ces enfants n’aient pas le droit de voter, ils font partie de la France au même titre que les hommes politiques qui dictent leur destin. Il appartient aux citoyens votants de ce pays de parler au nom de ceux qui ne le peuvent pas. Alors que la population d’immigrés continue de se multiplier dans notre capitale, nous devons reconnaître que leurs destins sont liés aux nôtres.

Au cours de mes voyages, j’ai rencontré des femmes immigrées de toute l’Europe et des colonies françaises, attirées à Paris par la promesse d’un travail, mais qui se retrouvent prisonnières du même cycle de pauvreté que celui qui lie tant de travailleurs français. Leurs histoires méritent également d’être racontées. Il est temps que nous reconnaissons que la croissance de notre industrie s’est faite sur leur dos et qu’en l’absence d’une réglementation du travail appropriée, nous sommes tous complices de leur exploitation.

L’histoire de ces personnes me rappelle mon propre héritage, celui de la famille Moreau qui a traversé la tempête des révolutions et des empires. Mes ancêtres connaissaient trop bien la douleur des bouleversements politiques, mais ils croyaient en la promesse du changement. Aujourd’hui, nous devons mobiliser ce même esprit de révolution, l’esprit de la troisième république, mais cette fois-ci pour les travailleurs oubliés qui sont essentiels à notre prospérité.

J’invite les lecteurs de cette chronique, en particulier ceux qui ont le privilège de voter, à réfléchir profondément aux conditions de travail de ceux qui travaillent dans nos usines. Nous ne pouvons pas permettre que leurs vies restent invisibles. Chaque article qu’ils fabriquent, chaque produit qu’ils assemblent, contribue à la croissance de l’industrie française. Sans eux, notre ville ne serait plus ce qu’elle est aujourd’hui.

Le temps de l’action est venu. Exigeons de meilleures conditions de travail, des horaires plus courts et surtout le respect des ouvriers. Il ne suffit pas d’admirer la beauté de Paris sans tenir compte du prix qu’elle a coûté. Ce n’est qu’en mettant en lumière ces parties oubliées de notre ville que nous pourrons vraiment nous considérer comme une société de progrès.

Inès Moreau, écrire pour ceux qui ne le peuvent pas.

Anne Colaire : Notre ville, leurs vies

Lors d’une soirée au salon, la discussion littéraire terminée et le thé déjà froid, la salonnière nous pose une question :

— Avez-vous lu la chronique d’hier ?

Voilà comment nous nous embarquons dans une causerie qui ne sait pas se terminer, semaine après semaine. Et voici ce que je me demande à chaque fois : que distingue cette conversation de toute autre conversation entre moi et mes compatriotes ?

— Anne, vous aimeriez bien celle-ci, m’assure une des dames assise dans le salon.

Je lui lance un beau sourire et une petite réponse enthousiaste, bien que je sache exactement ce que je trouverai dans les journaux éparpillés sur la table. Cependant je me permets de les feuilleter quand même. 

Les femmes dans la rue portent des mantelets de dentelle splendide … M. B*** s’est fiancé à Mlle. D*** bien qu’il aie une maîtresse … J’ai passé une belle soirée au théâtre du Palais-Royal comme toutes les autres … Que nous étions ravis de rencontrer cet homme de lettres en plein milieu du boulevard du Montparnasse ! … La réunion au salon s’est passée ainsi …

Je ne peux pas m’empêcher de bâiller. Tout ce que je vois, c’est tout ce que je connais déjà. Est-ce tout dont nous sommes capable de parler ? De nous-mêmes — de la frivolité qui marquent nos vies ? J’en ai marre.

Cher lecteurs, vous n’êtes pas abonnés à ce journal estimé sans raison. Vous désirez être au courant de l’actualité dès qu’elle arrive ; vous désirez apprendre tout ce qui se passe autour de vous chaque jour ; vous désirez connaître Paris, votre chère ville, en toute sa vérité. Pourquoi la chronique ne serait-elle pas d’une aussi haute qualité ? Votre chroniqueuse n’est-elle pas obligée de vous servir la chronique que vous méritez ?

C’est pour cette raison que je vous offre une nouvelle série de chroniques que j’appellerai « Notre ville, leurs vies ». Voici ce que je crois : c’est aux chroniqueurs de représenter la réalité de la société moderne, de chercher dans tous les coins de la ville pour découvrir de quoi il s’agit, de révéler l’autre côté de Paris. Les chroniques mondaines qui remplissent les colonnes des journaux ne nous disent rien de nouveau. Ces chroniqueurs ne font que s’admirer dans le miroir le matin et régurgitent ce qu’ils voient dans le journal le lendemain.

Moi, je préfère regarder autour de moi, voir les gens qui nous paraissent trop souvent invisibles. C’est l’ouvrière de l’usine textile qui me permet de m’habiller d’une belle tenue le matin. C’est l’éboueur qui fait que cette tenue n’est pas tachée par des ordures quand je sors dans la ville. C’est le marchand qui remplit la rue avec ses cris caractéristiques de Paris. Et quand je rentre chez moi le soir, c’est la femme de ménage qui assure que la maison est propre, et je peux me coucher tranquillement. Ce sont tous des gens avec leurs propres histoires et leurs propres vies ici à Paris.

Je vous supplie de faire pareil. Regardez, et demandez-vous sincèrement : où serions-nous sans eux ? Que serait Paris sans leur présence ?

Tout en regardant ailleurs, n’oubliez pas ceci : il faut aussi que nous regardions à l’intérieur de nous-mêmes. Reconnaître la réalité de la vie parisienne exige que nous nous interrogions. Cela fait trop longtemps que nous ignorons la réalité qui se passe devant nos yeux et que nous traitons la classe ouvrière comme inférieure. Il est temps que cela change.

Si vous êtes prêts à découvrir l’autre partie de la ville en remettant en question votre place dans la société parisienne, rejoignez-moi à la suite. Cette chronique vous sortira de la bulle qui vous entoure et vous empêche de regarder de près toute la réalité de Paris.

Je souligne : dans notre ville se passent aussi leurs vies.

ANNE COLAIRE.

Fantine D’Avignon – Les Rues des Femmes à Paris

D’un point de vue extérieur, on dit que Paris est la ville lumière ou la ville de l’amour. Ces sobriquets que nous donnent de simples visiteurs et parvenus de notre parenté commune ne révèlent que ce que Paris révèle à un niveau superficiel. Paris, pour ceux qui ne connaissent pas le véritable air de la ville, n’est que superficiel. Les perceptions superflues et les vues idéalistes romantisent Paris – et Paris est ainsi façonné pour représenter dans l’esprit de l’étranger sa propre fiction. Cependant, ces erreurs superposent le vrai Paris – notre Paris – un Paris connu uniquement de Paris et de Paris seulement.

Notre ville ne dort jamais vraiment, comme la plupart des villes. La journée commence ici avant même de vraiment commencer. Aux yeux de l’extérieur, la vie parisienne est liée par une monotonie romancée. Pourtant, les rues de Paris racontent une histoire bien plus profonde que ce que l’on croit. Pour beaucoup, les Parisiens ne sont que des éléments du paysage parisien, en particulier les femmes ; ces perspectives extérieures se répercutent sur le pouvoir et les autorités parisiennes. Les femmes jouent un rôle malheureusement involontaire dans la société parisienne. Contraints d’être des serviteurs familiaux et des citoyens de 2e classe, mais nés pour bien plus. Notre rôle imposé dans la société parisienne a notre existence par rapport aux hommes ; nous ne sommes rien sans les hommes. Pourtant, les femmes sont bien plus que de simples éléments du paysage parisien. En réalité, nous sommes l’épine dorsale de notre société. Nous sommes les seules à expliquer pourquoi le paysage parisien est si romancé, car il n’y aurait rien de romancé sans les femmes. Les femmes font le foyer, élèvent et soutiennent les familles, donc les femmes font l’homme.

Même si beaucoup ne reconnaissent pas notre rôle vital dans la société, je le constate et je l’applaudis. Je le recommande. Les rues de Paris illustrent le rôle et le pouvoir des femmes. Il faut dépasser les représentations superficielles de Paris et se pencher sur la réalité profonde de la société parisienne.

Le rôle crucial des femmes dans la société commence, avant même le début de la journée. Aux fenêtres des appartements et des maisons donnant sur la rue, aux petites heures du matin, nous voyons une mère bercer son jeune bébé à la simple lueur des bougies, le petit-déjeuner du matin en train d’être préparé sur la table à côté d’elle et une pile de vêtements à réparer derrière elle. Les enfants apparaissent un à un alors qu’elle continue de travailler aux côtés du soleil levant. Elle fait des tournées pendant qu’elle prépare le petit-déjeuner et aide ses enfants à préparer la journée. Elle salue son mari et lui tend sa première nourriture pour la journée, tout en s’arrêtant brièvement pour raccommoder son pantalon. Alors que son mari part, elle se rend à son prochain travail de la journée, accomplissant les tâches ménagères et divertissant ses enfants.

Dans la rue, nous voyons nombre de nos Parisiennes cumuler plusieurs rôles. De femme au foyer à mère en passant par vendeuse, nous devons porter plusieurs casquettes pour soutenir nos familles, et donc la société. Au coin, on aperçoit les poissonniers qui vendent les prises de leurs maris fraîchement sorties du bateau ce matin même. Au coin voisin, des femmes crient pour vendre leurs légumes et leurs œufs, leurs plus jeunes enfants courant à leurs côtés. Je les regarde travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles. Je les regarde vendre à d’autres femmes, subvenant ainsi aux besoins de leur famille. La nécessité engendre le changement et l’innovation. Ce changement, qui n’a pas encore été reconnu par mes pairs masculins, illustre l’importance même des femmes. Car ce ne sont pas les hommes qui étaient censés assumer davantage de responsabilités, mais plutôt les femmes qui vont de maison en rue, en maison, accomplissant un équilibre entre le foyer et le travail dans la rue. Seules les femmes peuvent répondre à ces attentes, car c’est pourquoi nous devons les réaliser, pas les hommes.

Les femmes, dans tout leur pouvoir, doivent accomplir des tâches ménagères complètes tout en gagnant un revenu. Et celles-ci sont censées avoir le dîner sur la table au moment où leurs maris rentrent à la maison. Notre rôle, bien qu’involontaire, nous donne du pouvoir ; un pouvoir qu’aucun homme n’a, un pouvoir qu’aucun homme n’a réalisé qu’ils nous ont donné. Nous faisons tout. Les rues illustrent à quel point nous sommes puissants et comment, sans nous, la société parisienne s’effondrerait. Sans nous, il n’y aurait pas de Paris.

Chroniques du style : Paris en mode

Par Estelle Violette

Aujourd’hui, plongeons ensemble dans les rues de Paris, ce véritable théâtre de la mode où le style s’exprime à chaque coin de rue. En tant qu’observatrice passionnée, j’ai découvert une richesse incroyable dans les tenues des Parisiens. Chaque rue, chaque boulevard raconte une histoire à travers ses styles, et c’est cette diversité qui fait la beauté de notre capitale. C’est fascinant de voir comment chaque quartier a ses propres tendances, du Marais au Quartier Latin.

La mode de la rue, c’est un mélange d’audace et de créativité. Je suis fascinée par les femmes qui portent des broderies éclatantes et par les hommes en chapeaux haut-de-forme qui ajoutent une touche de charme et de mystère. Ces détails, souvent négligés, révèlent une attention particulière à l’esthétique. Récemment, j’ai remarqué une tendance étonnante : le mélange des motifs. Oui, mes amis, oser associer des fleurs à des rayures est désormais à la mode ! Quelle belle façon de se démarquer dans une ville où chaque jour peut être une scène de spectacle. Les Parisiens osent, et cela donne lieu à des “looks” uniques et inspirants.

Ce que j’apprécie dans cette mode de rue, c’est qu’elle est accessible. Avec mes compétences de couturière, je m’inspire des looks que je croise pour créer des vêtements dignes des plus grandes maisons. Pourquoi dépenser une fortune quand on peut être élégant avec un peu de créativité ? Parfois, une pièce vintage, associée à des accessoires modernes, peut transformer une tenue ordinaire en un ensemble extraordinaire. J’adore chercher dans les friperies pour trouver des trésors qui racontent une histoire.

Les tendances évoluent rapidement. Actuellement, la jupe plissée fait un retour remarqué, portée aussi bien par les jeunes que par les femmes plus âgées, soulignant l’idée que la mode transcende les générations. Les couleurs vives sont également de retour, et je vois de nombreux Parisiens revêtir des teintes éclatantes qui illuminent la ville, apportant une touche de joie et de fraîcheur à notre environnement urbain. Ces choix audacieux montrent une envie de s’affirmer et de s’exprimer.

Mais la mode n’est pas seulement une question d’esthétique, elle est aussi synonyme de rumeurs et de discussions. J’ai récemment entendu parler de notre chère Mademoiselle Céleste, vue avec un chapeau qui, aurait dû rester dans les oubliettes de la mode. La vigilance est de mise dans ce monde, car chaque choix vestimentaire peut être analysé et critiqué. Cela dit, chaque amateur de mode sait que le vrai style réside dans l’assurance avec laquelle on porte ses choix, peu importe les murmures. Le regard des autres peut être un défi, mais il peut aussi être une source d’inspiration.

Chaque jour, mon carnet se remplit de croquis et d’idées. Je suis impatiente d’explorer encore plus de tendances et, peut-être un jour, de voyager à travers l’Europe pour rapporter des inspirations nouvelles à notre belle ville. Je rêve de découvrir comment d’autres cultures expriment leur identité à travers la mode, d’Italie à l’Espagne, en passant par le Royaume-Uni. Chaque destination offre une nouvelle palette de couleurs et de textures, enrichissant ainsi ma vision du style. Les marchés, les boutiques locales, tout est une source d’inspiration qui nourrit ma passion.

Alors, chers lecteurs, n’hésitez pas à exprimer votre style avec courage. La mode est une aventure à vivre chaque jour, une façon de célébrer qui nous sommes et comment nous voulons nous présenter au monde. Soyez inspirés, amusez-vous avec vos choix vestimentaires ! N’oubliez jamais que chaque pièce que vous portez peut raconter une histoire.

À la semaine prochaine pour de nouvelles découvertes mode.
Avec tout mon enthousiasme,
Estelle Violette