Françoise Francillon: Un Matin à Paris

Quand vous dormez à Paris, la ville est encore levée – il y a toujours des gens qui marchent autour de la ville. Dans notre tour de Paris, nous faisons des choses dans une manière un peu différente, nous entrons dans ces maisons pour voir ce que passe dans les coins qu’on ne voit pas quand on marche dans la rue.  

Nous commençons notre journée quand le soleil se lève avant quatre heures du matin. Il n’y a personne dans la rue, comme la ville dort finalement, mais si on entre dans une maison – aucune de ces maisons, ferez votre choix – on voit que la mère est déjà en train de travailler. Le bébé dort maintenant, mais il a commencé à pleurer il y avait une heure, alors la mère s’est levée pour le réconforter et puis elle a commencé son travail pour la journée. Elle doit commencer la vaisselle. Elle la commence quand il n’y a aucune lumière sauf une petite bougie, mais quand le soleil se lève elle peut finalement voir son travail. Ses jointures sont meurtries mais elle continue son travail parce qu’elle doit laver tous les vêtements de la famille pour les sécher avant la prochaine journée.  

À quatre heures et demie, quand les premiers ouvriers appariaient dans la rue, nous allons à une autre maison où une femme est retournée du boulanger avec une miche de pain. Elle prépare le petit déjeuner pour son mari qui se lève pour se préparer pour une longue journée à l’usine. Dans quelques minutes, à cinq heures, il va dans la rue et entre la vie de Paris, mais elle reste dans la maison pour faire le ménage, pour cuisiner et s’occuper des enfants, pour travailler tout le temps que son mari est au travail mais elle ne gagne aucun argent, elle ne reçoit aucune recognition pour le travail qu’elle fait.  

Mais maintenant les ouvriers partent pour le travail, on entend leurs voix de plus en plus haut sur les rues, et nous marchons dans la rue avec eux pour quelques minutes. Mais ici, quand ils vont à gauche, nous continuons droit pour voir une autre maison. Ici, le mari est aussi parti pour son travail, et nous observons la femme et sa longue journée qui a commencé depuis quelques heures. Maintenant, c’est l’heure où les enfants commencent à se lever. Le bébé dort encore – elle a de la chance aujourd’hui! – mais le fils qui a trois ans est malade aujourd’hui. Elle essaye de le réconforter mais doit aussi prendre soin des autres enfants qui ont deux et cinq ans et veulent l’attention de leur mère.  

Et maintenant il est six heures et la ville est vraiment éveillée. Les oiseaux chantent et on entend les gens qui vendent des choses dans la rue – les journaux, les fleurs, les petits jouets. Et nous allons à notre dernière maison pour aujourd’hui où une femme prend soin de quinze enfants. Ce ne sont pas tous ses enfants, bien sûr, mais elle aide les autres mères dans le quartier qui doivent aller au travail ou qui sont trop malades à partir de leurs lits, ceux qui doivent cinq minutes – seulement cinq minutes – pour effectuer leur travail sans les enfants pour les distraire.  

Il y a, bien sûr, plusieurs maisons et familles dans ces nombreuses rues et nous ne pouvons pas tout voir. Mais on sait qu’ils sont là et que les mères – les femmes – effectuent le travail dans toutes ces maisons tout au long du journée et ne sont pas remerciés pour leur travail. Nous avons commencé notre journée assez tard, avec le soleil, mais si nous étions plus tôt, nous verrions les mères qui réconfortent leurs bébés tout au long du nuit quand leurs maris dormaient, les mères qui ne dormaient pas parce qu’elles pensent de tout qu’elles doivent faire pour aider leurs familles le prochain jour. Ces femmes sont dans chaque maison mais elles ne sont pas reconnues pour tout ce qu’elles font pour leurs familles, tout au long de la journée et pendant toute la nuit, partout à Paris.  

Inès Moreau

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Je m’appelle Inès Moreau et je suis une jeune chroniqueuse. Je cherche à présenter les perspectives de la classe ouvrière dans mes écrits. Je voyage à travers la France, racontant des histoires de femmes et d’enfants qui travaillent dans l’industrie, dans l’espoir de mettre en lumière les mauvaises conditions de travail dans les usines et de contribuer à un changement politique. Mes écrits s’impliquent les classes moyennes et l’élite, car mon sujet est le peuple et non la politique. À la fin du XIXe siècle, mes chroniques sont révolutionnaires par l’inclusion de photos vernaculaires dans un journal.

Le Paulois Eveillé

Gallica

Je m’appelle Pauline LeBreton et je viens de la charmante ville de Pau. Mon enfance a été riche d’expériences, même si l’on a souvent des préjugés sur ceux qui viennent de la classe ouvrière. En tant qu’aînée d’une famille de cinq enfants, j’ai appris l’importance du partage et du courage dans tout ce que j’entreprends. Une autre valeur qui m’est précieuse est le respect de la nature. Dans le doux climat du sud-ouest de la France, mes sœurs et moi avons eu la chance de profiter d’activités en plein air, célébrant ainsi la beauté et la générosité de notre environnement.

C’est cette passion pour la nature qui m’a poussée à quitter Pau pour Paris. J’ai appris par ma cousine Charlène qu’une nouvelle industrie pétrochimique se développe, causant la souffrance et même la mort de nombreux habitants. Je souhaite m’unir à d’autres jeunes de la région pour dénoncer ces injustices, souvent étouffées par des bourgeois plus soucieux de leurs profits que du bien-être des gens. Nous avons déjà réussi à mobiliser des sponsors prêts à soutenir notre cause, et nous prévoyons de lancer un journal hebdomadaire pour partager nos découvertes et nos actions.

Je choisirai d’écrire sous le pseudonyme de M. Le Paulois Eveillé, car révéler mon vrai nom m’a déjà causé des soucis par le passé. Je pense que cela facilitera la séparation entre ma vie personnelle et professionnelle dans cette grande et nouvelle ville qu’est Paris.

Estelle Nanterre ou Estelle Violette

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Gallica, 19th Century Portrait

Je m’appelle Estelle Nanterre, mais mon pseudonyme est Estelle Violette. J’ai grandi dans une famille rich qui m’a offert tous les luxes du monde, en particulier les vêtements et les accessoires. Malheureusement, ma famille est tombée dans la ruine financière, et je suis maintenant mariée à un jeune soldat qui s’absente pendant des mois. Ne pouvant plus acheter les vêtements que j’aime, je me rends dans les rues de Paris à la recherche d’inspiration. Je suis une observatrice passionnée et j’emporte toujours un petit carnet dans lequel je note toutes mes idées. J’aime voir les femmes en robes brodées, des hommes en haut de forme avec leurs manteaux impeccables, et j’adore les motifs audacieux et les couleurs vives.  J’écris pour un public des gens ordinaires et des bourgeois parisiens, je crois que tout le monde devrait pouvoir être à la mode et s’exprimer à travers son style. Mon ton est clair, amical et accessible, afin que des personnes de divers endroits puissent me comprendre. Ma chronique hebdomadaire se concentre sur les tendances de la mode de la rue, ce qui est à la mode et ce qui ne l’est plus, ainsi que les ragots du monde de la mode. Je prédis souvent les tendances à venir avec succès, ce qui m’a permis de gagner un petit public fidèle qui jure par mon œil et mon sens du style.

Anne Colaire

Bonjour à toutes et à tous. Je suis Céline Beautrelet, et je viens d’une famille ouvrière parisienne qui m’a appris à toujours me battre pour ce en quoi je crois. Quand j’étais petite, ma famille ne savait jamais si nous aurions assez d’argent pour manger le jour prochain. Aujourd’hui, je suis femme de ménage pour une famille riche qui habite au centre de Paris. C’est un travail parfois laborieux, mais de cette manière je peux faire bouillir la marmite. Le chef de cette famille est directeur d’une publication bien connue dans la ville. Un jour, il a appris que moi aussi j’aime bien écrire, et tout a changé…

Mais vous vous intéressez plutôt à Anne Colaire, la chroniqueuse engagée qui est en train de devenir célèbre. Elle est issue d’une famille parisienne aisée mais cela ne l’empêche ni de traiter le sujet des Parisiens ouvriers, ni de remettre en question comment la société élite dont elle fait partie les traite. Sa perspective fraîche, son ton critique et pressé, et sa compassion pour tout le peuple français attire un public qui devient de plus en plus grand chaque jour.

En fait, Céline Beautrelet, Anne Colaire — c’est pareil. J’ai décidé d’écrire sous le masque d’un personnage qui me permettrait d’être lue par un public élite qui sinon ne me jetterait jamais un coup d’œil. Il est déjà difficile d’être écrivaine — mais être une écrivaine ouvrière, c’est la mort. C’est ma mission d’infiltrer le lectorat élite afin que nous, les ouvriers, puissions enfin être écoutés.

Je suis Anne Colaire, et je suis en colère.

Anaïs d’Avignon

Portrait of a woman in a high neck dress with curly hair. She is looking away from the camera.
Gallica

Mon pseudonyme est Anaïs d’Avignon. J’ai choisit un prenom feminin parce que je croit que je me connecte plus à la voix de femme, parce qu’en realite, je suis une femme. Je veux écrire des articles qui ressemblent à une conversation quotidienne entre les femmes. Les conversations entre famille et copines. Donc, mes articles seraient considérés comme sociaux, et un petit peu politiques. J’écris sur les issues de famille, et les conseils pour les femmes qui veulent gagner leur liberté et emolier leur vie sociale et professionnelle à l’extérieur de la maison. Le ton de mes chroniques est aimable. Je veux que les lecteurs se sentent comme mon amie. Je vais utiliser les expressions détendues. Aussi, le ton est résistant. Il y aurait un section de conseils, ou les femmes peuvent écrire à moi, en manière anonyme totalement. Je vais répondre aux questions, et donner les ressources pour les aider. Mon audience est les femmes qui ont besoin d’ un changement dans leurs vies. Les femmes peuvent être jeunes ou vieilles. Il y a beaucoup de femme, qui je connais, qui sont malheuruses avec sa vie, mais il n’y a pas de conseils pour changer sa vie qui est accessible. Je vais recruter les femmes qui veulent distribuer les chroniques dans la rue, en cachette, aux autres femmes. Donc, les hommes ne savent pas. Je ne veux pas nécessairement créer une révolution, juste un communité pour les femmes qui rêvent d’une vie sociale, professionnelle, et plus content. 

La Marquise de Mimizan

La Marquise de Mimizan

La Marquise de Mimizan vient d’une famille très riche et bien éduquée. Son père l’envoyait dans les meilleures écoles de France, mais elle était exclue plusieurs fois parce qu’elle a trop comméré. Elle a donc transformé sa mauvaise habitude en carrière. Partout où elle voyage, elle veut connaître le foin. Qui est enceinte? Qui a été viré? Qui s’est disputé avec son ami? Elle mange les potins de la ville comme ceux-ci sont les meilleurs fromages du monde. Sa famille la supplie de se marier et d’avoir des enfants, mais elle n’a pas le temps – elle est trop occupée à faire des commérages et à dire à ses lecteurs tout ce qu’elle sait. Quand les Parisiens murmurent des secrets à leurs amis, il faut regarder dans toutes les directions pour garantir leur intimité. On ne sait jamais si la Marquise écoute. Ses amis ne lui font pas confiance, parce qu’ils savent que tout ce qu’ils lui diront finira dans le journal le lendemain. Malgré cela, elle est très populaire, surtout parmi les jeunes femmes. Elle porte les vêtements et les bijoux les plus luxueux. La Marquise ne révèle jamais son salaire, mais on soupçonne qu’il est considerable. Elle est pleine d’esprit, intelligente, ironique, et sans doute la chronique la plus discutée de Paris.

Geneviève de Carcassonne

Geneviève de Carcassonne

Bonjour à mes adorables lecteurs. Je suis Geneviève de Carcassonne, un pseudonyme pour un nom que je n’ose pas divulguer. Je viens de la cité médiévale de Carcassonne, mais je suis vraiment une citoyenne du monde, une voyageuse, une femme étrange et audacieuse en quête d’une chronique de ses aventures mondiales. Je vous écris depuis des wagons de train en ébullition, des bancs publics fendus, des salons enfumés et mon humble refuge dans le nord de Paris. Je suis intelligente et pleine d’entrain, et je vis seule parce que je voyage souvent, mais cela ne m’empêche pas de m’amuser avec de beaux hommes venus de pays lointains… Bref. Après avoir hérité des bijoux médiévaux de mes parents décédés, je les ai vendus, ainsi que la plupart de mes affaires, pour vivre une vie de voyage, car c’est mon véritable amour et ma passion. Dans cette chronique, je vous offre de riches descriptions des gens, des lieux, des sons et des odeurs des endroits où je me rends. Préparez-vous à des moments poétiques, mais aussi comiques, notamment à propos des différents hommes qui entament une conversation avec moi. J’adore la gastronomie, alors je décrirai aussi les délices culinaires notables de mes voyages. Aux bohèmes libertins, aux intellectuels et à tous ceux qui ont envie de voyager, joignez-vous à moi pour des voyages inattendus. Je serai dans La Presse tous les mardis. À bientôt, mes chers lecteurs.

Françoise Francillon

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Photographie de Françoise environ 1847.

Introduction

Je m’appelle Marie Combret, mais j’écris sous le pseudonyme Françoise Francillon. J’ai 21 ans, et je viens d’une famille bourgeoise qui valorise l’éducation, alors j’ai appris à lire, écrire, et penser. J’ai commencé à lire quand j’avais trois ans. Ma famille a voulu que je me marie à un homme riche et devient mère, mais a me permis cinq ans pour essayer à devenir chroniqueuse avant me marier. J’ai seulement deux ans plus avant la fin de ma vie libre, et je veux parler des vies des femmes qui sont ignorés par la presse et la plupart des chroniqueurs. Je ne suis pas comme Séverine qui parle des actualités et leurs effets sur les femmes, mais je me focalise sur la maison et les enfants, les seuls domaines où les femmes ont aucun pouvoir. Quelques autres chroniqueurs essayent de me dévaloriser en disant que mes chroniques sont mondaines et pas du tout politiques, mais je crois que les droits et vies des femmes sont intrinsèquement décidées par la politique.  

J’écris avec un style assez ironique et moqueur mais aussi agréable, parce que je ne veux pas complètement aliéner les hommes qui supportent plus de liberté pour les femmes. Mes chroniques se concernent avec mes émotions et sentiments, mais j’utilise aussi les stratégies politiques et rhétoriques pour promouvoir mes idées féministes et révolutionnaires. J’écris des chroniques hebdomadaires dans un petit journal parce que mes idées sur les droits des femmes sont trop radicales pour les grands journaux et leurs publieurs misogynes. Mon public est en majorité des femmes qui ont le courage pour rêver à un futur égal, mais aussi des hommes qui ont une attitude sympathique envers les droits des femmes.  

Fantine D’Avignon

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Photographe de Fantine D’Avignon

Bonjour mes chers lecteurs, je suis Fantine D’Avignon, simple pseudonyme d’un nom qui restera inconnu. Cette façade que je vous présente n’est qu’un regard d’aigle, peut-être un regard omniscient et initié, sur les affaires sociales. En tant que femme, ma place est prédéterminée dans notre société ; ma voix, étouffée par les restrictions suivies et imposées au sein de notre société. Ainsi, vous n’aurez que le plaisir de connaître Fantine D’Avignon, et non la voix qui se cache derrière elle. Car elle doit dûment jouer le rôle qui lui est assigné dans cette société pour y rester.

J’espère que ma voix résonnera avec certains d’entre vous ; que mon humour, mon esprit et mon caractère un peu audacieux vous plaisent, mon cher lecteur, d’une manière ou d’une autre. Mes très chers lecteurs, je ne peux pas choisir lequel d’entre vous choisira de se livrer à mon astuce et à mon acuité. Je reconnais que peut-être pour certains d’entre vous, la voix d’une femme peut être malvenue et peu recommandable. Pour ceux qui choisissent d’accueillir et d’embrasser ma voix, j’ai hâte de discuter avec vous à travers ma divulgation écrite. J’espère qu’au moins mes écrits pourront trouver un écho auprès de mes concitoyens. En tant que camarades de ce monde, nous devons trouver les moyens de faire entendre la voix de chacun.

Plus à venir,

F. D’Avignon