Françoise Francillon : Les écrivaines et le changement

À ce moment, presque tout le monde a lu le débat Giffard-Millaud, et tout le monde a une opinion à propos du journalisme, du reportage, et de la littérature. Toutes vos opinions sont valides, bien sûr, mais je veux ajouter une autre voix dans cette conversation.  

Je veux dire, très clairement, que Millaud a tort et que le journalisme n’a pas tué la littérature. Bien sûr, je suis un peu biaisé parce que je suis journaliste, mais cela veut dire que je comprends le journalisme et le reportage meilleur que la majorité des gens. Je suis aussi en train d’écrire un roman (et vous êtes les premiers qui savent cela!) alors je comprends le monde et l’industrie littéraire.  

Je suis d’accord avec Giffard quand il dit que la littérature est en train de changer, pas mourir. Les changements sont nécessaires pour la continuation de la vie, en fait. Comme Giffard dit, le monde a changé, mais ce qu’il n’a pas dit est que ces changements ont affecté le genre aussi. L’augmentation des droits des femmes dans les décennies récentes veut dire que maintenant, l’éducation est plus accessible pour les filles. Elles apprennent à lire et à écrire, et deviennent la prochaine génération des écrivaines et journalistes. Elles ont rencontrées la difficulté d’être publiées dans le monde littéraire avant les journaux, dans un monde contrôlé par quelques hommes puissants. Maintenant, elles ont quelques petits espaces dans le journalisme, qui est plus démocratique et diverse que la littérature. Et personne ne sait ce qui peut passer dans le futur – peut-être notre société est en train de voir les voix et les expériences des femmes comme importantes dans le journalisme et la littérature. Peut-être qu’il sera des journaux complètement écrits par les femmes et une société qui valorise leurs idées. Mais nous ne savons pas ce qui peut passer sans essayer de nouvelles choses et changer notre culture littéraire. 

Cela, l’augmentation des expériences des femmes dans la presse, sera aussi un grand changement, et j’ai peur des réactions négatives, toujours avec le même point – qu’aucun changement “détruit la littérature.” Si les femmes peuvent détruire la littérature, ou si le reportage peut tuer le journalisme, peut-être qu’ils sont trop faibles pour rester. Mais si ces choses changent le monde d’écriture sans le détruire, nous sommes près d’un âge d’or avec les nouvelles opinions et formes d’écriture. Peut-être tous ces changements ne marchent pas – chaque idée ne marche jamais – mais ils forcent l’industrie de vraiment penser à son produit et le défendre avec passion ou le changer avec le monde. Ces deux options donnent le vigueur et l’esprit à un industrie qui en a besoin. Tous les développements que vous adorez dans l’industrie étaient nés par un changement que les gens ont opposé quand il était courant.  

Si vous n’aimez pas le reportage, je veux vous dire que vous ne devez pas lire chaque mot du journal. Lire les faits divers, les feuilletons, tout ce que vous voulez, et éviter le reportage. Mais si vous aimez ce changement, cette fenêtre qui nous montre un nouveau monde, il est important qu’il continue d’exister et d’évoluer pour changer le futur du journalisme. Je sais que vous avez peur – les changements me font peur aussi. Mais ils sont nécessaires et ils passent toujours. Quelquefois ils sont même la meilleure chose qui peut passer. Alors, si vous êtes d’accord avec Millaud et pensez que le reportage est en train de tuer le journalisme, attendez quelques semaines, continuez votre vie, lirez un des beaux romans qui a été publié dans les années dernières, et revenez à cette question quand le reportage n’est plus nouveau et effrayant. Quand vous attendez ce moment, je serai ici avec mes chroniques.