Paris, cette ville où les puissants dictent les règles, où les classes populaires s’efforcent de respirer, a besoin d’un nouveau souffle. Et ce souffle, c’est le reportage. Oui, je parle bien de ce genre journalistique que certains, comme Millaud, méprisent. Mais moi, je vois en lui un outil puissant, une arme de la vérité au service des opprimés, un moyen de dénoncer les injustices écolo-sociales qui gangrènent notre capitale.
Le reportage est la clé pour donner une voix à ceux qui n’en ont jamais eu. Quand je pense aux quartiers ouvriers de Paris, étouffés par les fumées industrielles, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces hommes, ces femmes et ces enfants que la société oublie. Qui les écoute? Qui s’en soucie? Certainement pas ces grands écrivains qui, bien à l’abri dans leurs salons bourgeois, écrivent pour une élite. Non, ceux qui s’intéressent au sort de ces familles, ce sont les reporters qui s’aventurent dans les ruelles sombres, qui prennent des notes sur les conditions de vie inhumaines et qui portent ces réalités à la connaissance du public.
Giffard a raison: le reportage est le journalisme du présent et de l’avenir. Il ne se contente pas de raconter des anecdotes amusantes pour divertir quelques lecteurs aisés. Non, il plonge dans la réalité, il capte la misère, l’injustice, la souffrance, et les montre au grand jour. C’est cette vérité que nous devons défendre, c’est cette vérité qui changera les choses. Quand un reporter s’aventure dans une usine, qu’il décrit les vapeurs toxiques que les ouvriers respirent, qu’il montre les enfants malades, il fait plus que du journalisme: il fait un acte politique, il appelle à la justice.
Millaud parle d’un temps où la littérature était reine, où les chroniques avaient “forme et ragoût littéraire”. Mais de quelle utilité est cette beauté littéraire si elle ne sert qu’à orner les étagères des bourgeois? Le reportage, lui, a une utilité concrète: il informe, il alerte, il mobilise. Ce n’est pas seulement une question de style, c’est une question de justice. Je préfère mille fois un article qui décrit la réalité crue d’un quartier populaire, à un texte littéraire, aussi beau soit-il, qui ne parle que des préoccupations que la majorité de la population ne s’identifie pas.
La nouvelle presse que défend Giffard est celle qui va sur le terrain, qui se salit les mains, qui se confronte à la réalité. Elle n’a pas peur de dire les choses telles qu’elles sont, de montrer la laideur du monde quand il le faut. Et c’est précisément cette honnêteté qui permettra de changer les choses. Le reportage est une forme de littérature engagée, une littérature qui agit. Pour moi, le vrai courage n’est pas d’écrire de belles phrases, mais de s’aventurer dans les endroits où personne ne veut aller, de parler aux gens que personne n’écoute, de montrer ce que personne ne veut voir.
Il est facile de critiquer le reportage, de le qualifier de “potin” ou d'”indiscrétion”. Mais ceux qui parlent ainsi n’ont jamais mis les pieds dans les quartiers ouvriers, ils n’ont jamais respiré l’air empoisonné des faubourgs, ils n’ont jamais vu les enfants jouer dans des rues noires de suie. Le reporter, lui, y va. Il y va pour voir, pour comprendre, pour raconter. Et c’est cette honnêteté, cette volonté de montrer la réalité, qui fait du reportage un outil de changement.
Je le dis sans détour: le reportage est l’arme la plus puissante dont dispose le journalisme moderne pour combattre les injustices. Il est le moyen de rendre visible l’invisible, de donner une voix aux sans-voix, de faire entendre le cri de ceux que l’on veut faire taire. Et c’est pour cela que je soutiens le reportage, que je soutiens Giffard, que je me tiens aux côtés de tous ceux qui, plume en main, n’ont pas peur d’affronter la réalité.
Le journalisme n’est pas un simple divertissement, il est un engagement. Et moi, M. Le Paulois Engagé, je continuerai à me battre pour une presse qui défend la justice, qui défend les opprimés, qui ne se contente pas de raconter des histoires mais qui change la réalité. Parce que Paris a besoin de justice, parce que Paris a besoin de vérité, parce que Paris a besoin de reporters.
M. Le Paulois Engagé